Le Val d’Amour

S’étendant de Salins-les-Bains à Dole, sur plus de 300 km carrés, le Val d’Amour est un vaste espace de points d’eau et de forêts chargé d’histoire. Cette ancienne voie gallo romaine, encore fortement impactée par les activités du passé, recèle des trésors.

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Autrefois, entre Salins-les-Bains et Dole, s’étendait un immense lac. Sur sa berge, dans le château de Chissey, vivaient le Seigneur Rainfroy et sa fille Euriette. Un jour, la demoiselle tomba sous le charme de Loys, un jeune troubadour. Mais le Seigneur, opposé à ce mariage, fit enfermer sa fille au pied du château. Et c’est ainsi, que chaque soir, guidé par la lampe de sa dulcinée, le jeune homme traversait le lac pour la rejoindre.

Une nuit de tempête, la lumière d’Euriette s’éteignit, laissant le pauvre Loys perdu au milieu des eaux qui l’engloutirent. A la mort de son père, Euriette fit rompre les digues du lac pour rechercher le corps de son bien-aimé disparu. Près du château, à l’endroit où il fut retrouvé, elle fit élever une église. C’est, dit-on, l’actuelle église de Chissey.

La forêt de Chaux

Cet immense espace de verdure se classe deuxième forêt de feuillus de France. De ses innombrables chênes, il inonde une partie des départements du Jura et du Doubs.

Nous connaissons tous le chêne à vœux ! Ce vieillard de plus de 250 ans, qui porte dans les fentes de sa vieille écorce, le souhait le plus cher de chacun.

Mais avez-vous entendu parler de l’arbre d’or ?

Maltraité depuis sa naissance par les hommes, il décida un jour de retrouver sa vie sauvage. C’est ainsi qu’il se réfugia dans la forêt de Chaux. Mais très vite rattrapé par son passé tourmenté que ses frères n’acceptaient pas, il fut contraint de fuir une nouvelle fois. Désespéré, il s’exila dans une clairière pour se laisser mourir. Heureusement, l’hamadryade qui veillait sur ces lieux, lui promis une vengeance sur les hommes qui l’ont tant fait souffrir jusqu’ici. Et elle fit tomber une pluie d’étoiles sur son protégé, devenu l’arbre d’or tant admiré.

Les baraques du 14

Les hommes l’ont très vite compris, la forêt de Chaux offre des ressources inépuisables pour faire fonctionner les fours et les forges. C’est ainsi qu’à partir du XIIème siècle, des familles de bûcherons-charbonniers se sont installées ici.

De leur passage, il reste aujourd’hui les baraques du 14 à la Vieille-Loye. Ces constructions de terre et de bois, autrefois situées dans le 14ème hameau de la forêt, ont été rénovées dans les années 1990. On notera que parmi les quatre encore debout, la plus ancienne date de 1537. Ce petit quartier se complète par la présence d’un puits, de deux fours à pain et d’un rucher.

Plus loin dans la forêt, les charbonniers ont laissé leurs meules à charbon et leur four à pain en l’état. En passant par la route forestière du Grand Contour à Dole, vous longerez les huit colonnes élevées en 1826 pour guider les travailleurs sylvestres. N’oublions pas que les forêts franc-comtoises ont été exploitées à grande échelle pendant plusieurs siècles.

Sous le règne de Louis XIV, la marine française connaît un fort développement, et il faut trouver davantage de bois pour la construction des navires. C’est dans les forêts comtoises que l’approvisionnement se fera. Ces chargements seront acheminés dans toute la France par la Loue. En 1812, le port de Parcey est officiellement inauguré et ne cessera de fonctionner qu’après 1900. C’est d’ici que partaient les radeaux chargés de bois pour ravitailler la marine à Verdun. En se promenant le long de la Loue, on peut encore voir les ports d’où partaient ces bois de flottage, dirigés par des radeliers.