Le portage de repas en plein boom

Dans le sillage de l'affaire Orpéa, le maintien à domicile des seniors a le vent en poupe. Un maintien qui passe par une alimentation variée et équilibrée livrée sur un plateau.

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Les livreurs de repas se multiplient.

Avec plus de 5 à 6% de croissance par an depuis 10 ans, et un papy-boom en cours, il est un secteur qui ne connaît pas la crise : celui du portage de repas à domicile. Et ce n’est pas Paul Tronchon qui dira le contraire : pour le président-fondateur de “Saveurs et vie”, les années 2020-2025 correspondent au pic du baby-boom qui s’est produit entre 1945 et 1950. Avec à la clé un âge moyen de ses clients de 83 ans, un âge qui devrait encore tendre vers les 90 ans à mesure que l’espérance de vie croît. Rappelons au passage que les filles nées en 2022 passeront  en moyenne 85,4 ans sur Terre, tandis que les garçons plafonneront à 79,3 ans…
Conséquence logique, notre doux pays compte désormais 17 ,7 millions de personnes de plus de 60 ans, soit 27% de la population. Pas étonnant donc que la livraison de repas aie le vent en poupe, car -comme le rappelle Paul Tronchon- “elle constitue un des piliers majeurs du maintien à domicile, avec l’activité physique”. Une tendance d’autant plus prégnante que l’affaire Orpea (et désormais Korian) est passée par là : les familles culpabilisent de placer leurs aînés en EHPAD, et les principaux intéressés ne sont guère pressés d’y aller…

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Une réduction d’impôts de 30% tous les mois

Côté pouvoirs publics, on ne semble pas non plus trop pressé de booster le nombre d’EHPAD : il y a eu un “virage domiciliaire ou ambulatoire” selon Saveurs et vie, qui relève des 25% de parts de marché privées du secteur.
Selon Paul Tronchon, le reste du secteur (soit 75%) reste détenu par le public, à savoir les communes ou les communautés de communes.
“Historiquement, elles détenaient 100% du marché, ce sont les cantines scolaires qui se sont mises à livrer des personnes en difficulté sociale ou à domicile” précise t-il. D’où une qualité qui laissait parfois un peu à désirer, mais aussi un manque d’ajustement aux besoins spécifiques des seniors. Pour des raisons physiologiques, les mets mixés, moulinés, protéinés et  épicés tiennent la corde : “les produits laitiers répondent par exemple à des besoins en calcium et en protéines” précise Paul Tronchon.
Et le coût dans tout cela ? Selon lui 15€ par jour pour un repas, et 20€ par jour pour les deux repas. Des sommes abaissées à respectivement 10 et 15€ par jour une fois la réduction d’impôts déduite. Selon le président de Terres et Saveurs, cette réduction de 30% est désormais appliquée tous les mois, au lieu d’une fois par an auparavant, ce qui évite des avances de trésorerie à l’État. Peuvent s’y ajouter les aides de l’APA (aide personnalisée à l’autonomie), de certaines mutuelles et de certaines communes pour rendre ces prestations accessibles.

L.R.

Contact : www.saveursetvie.fr