Le Parc Naturel Régional du Haut Jura (PNRHJ) met le paquet sur La Bienne

Un chantier hors norme aux anciennes carrières de Jeurre et Lavancia.

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Romain Béllier explique les tenants et aboutissants des travaux entrepris à Lavancia.

La rivière Bienne prend sa source au plateau des Rousses, traverse ensuite les villes de Morez et de Saint-Claude pour se jeter dans l’Ain au lac de Coiselet à Chancia. Elle n’a pas été et n’est pas un «long fleuve tranquille», mais une rivière de montagne reste souvent tumultueuse et libre pour ne pas dire indomptable.
Ainsi nous expliquent Romain Bellier du PNRHJ et Julien Barlet chargé de mission, lorsqu’au cours des 150 dernières années les hommes pour leurs diverses activités ont voulu la maîtriser et ont bouleversé son lit naturel. Au fur et à mesure, il y eu d’abord la suppression des blocs du cours d’eau à l’explosif pour laisser passer les bateliers qui déplaçaient sur l’eau les arbres coupés à destination de Lyon. Puis l’homme édifia des barrages comme celui d’Etables en aval de Saint-Claude en 1930 pour la production d’électricité en bloquant alors inexorablement le transport des sédiments d’amont en aval, et créant ainsi une incision du lit de la rivière. Ensuite l’homme essaya de « corriger » encore plus le cours d’eau avec la construction de digues, de grands ouvrages (ponts), de seuils pour les usines ou encore l’enrochement de certaines berges destiné à limiter l’érosion. Au final dans les années 1950, ce fut l’extraction des graviers dans le lit mineur venant renforcer cette tendance autant sur Jeurre avec la carrière Perrier, que sur Lavancia et la carrière Di Léna.

Pour le retour des castors et des martins-pêcheurs…

Face à cet état des lieux, le PNRHJ a lancé depuis quelques années des études et depuis un an une ambitieuse opération de restauration du bon fonctionnement de la Bienne sur le site de Jeurre, et maintenant sur celui de Lavancia. Les objectifs d’une telle opération d’envergure sont de redonner de la liberté au cours d’eau pour un fonctionnement plus naturel, en prévenant les inondations, en diminuant la surface des plans d’eau créés par l’activité humaine, au profit de milieux alluviaux renouvelés et se connectant ainsi plus facilement avec la Bienne lors des crues.
Ceci doit permettre aussi, de gérer plus efficacement des espèces végétales exotiques envahissantes, de favoriser la diversité des milieux naturels (faune, flore) et des espèces autochtones, avec le retour possible des castors et martins-pêcheurs par exemple tout en préservant les autres usages du site…