L’Édito. Le ballon de la discorde

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Notre dossier de la semaine consacré au ballon rond, met en exergue une situation d’incivilités grandissantes, mais plus globalement le marasme d’un clivage civilisationnel, devenu inextricable, sur lequel l’ancien dirigeant de club et joueur vétéran que je suis encore, alertait déjà les autorités compétentes, il y a plus de 20 ans…
A maintes reprises, l’ancien président emblématique du district du Jura, Denis Trossat (que je côtoyais régulièrement à Passenans au début des années 2000, puisque j’y étais licencié, à la grande époque d’Antoine Scaramozzino et consorts…) m’avait écouté et ne pouvait qu’acquiescer cette déliquescence comportementale qu’il constatait lui aussi. Sans réels moyens de lutter contre. Déjà.
Aujourd’hui, son successeur Michel Sornay l’avoue sans peine également :
« Il y a chez les seniors des endroits où ça ne peut pas continuer comme ça : insultes, propos racistes… Il y a des endroits où les équipes ne veulent plus aller jouer, les arbitres arbitrer ».
Sans parler des parents des plus jeunes qui, parfois, confondent une division départementale avec la Coupe du monde de la FIFA !
Autre particularité symptomatique de cette fracture générationnelle, que je constate encore souvent le dimanche matin, il y a ceux qui ont connu le service militaire et/ou qui ont plus de 45 ans, et les autres… qui gardent leur caleçon sous la douche…
Bref, le football de village du dimanche après-midi où l’on se retrouvait à chaque match pour appartenir à un collectif et s’y impliquer pleinement, peu importe le temps, la soirée de la veille ou le résultat final, c’est fini !
Désormais, on consomme. On vient quand on veut, si l’on veut, on conteste les décisions de l’entraîneur, de l’arbitre. On s’énerve, on insulte l’adversaire voire son coéquipier, lorsque l’on est pas d’accord avec lui (même s’il a 30 ans de plus…).
Finalement, je suis bien content que mes genoux éprouvés par plus de 40 ans de football m’obligent à m’éloigner des terrains et de la bêtise humaine qui s’y propage trop souvent. Dessus comme autour.
Je suis navré de l’écrire mais c’est une réalité irréfutable.
Comme pour pas mal de choses humaines, le foot, c’était mieux avant…