Dans l’ombre d’un grand homme, un autre grand homme. Et derrière l’Histoire avec un grand H celle d’Erasme de Rotterdam, une autre histoire plus petite et moins connue, celle de Gibert Cousin. Né le 21 janvier 1506 à Nozeroy, le jeune homme domestique du grand penseur et humaniste du 16e siècle, fût vite élevé au rang de secrétaire particulier du fait de son esprit avisé. Mettant les pas dans celui de son Pygmalion, il quitta la Jura pour Bâle, siège de l’intelligentsia européenne où il ne gagnait toutefois pas de quoi vivre.
Selon Jacques Mivelle, président des Amis du vieux pays de Nozeroy, voilà une des raisons qui expliqua le retour au pays du statufié pour y devenir alors premier chanoine, sur proposition du seigneur de Nozeroy. Mais la (belle) histoire de Gilbert Cousin ne s’arrête pas là : désireux d’éclairer ses prochains, il créa une école « enseignant la médecine, le latin, le grec et l’hébreu ». Chose totalement révolutionnaire à l’époque, et totalement subversive du point de vue des franciscains et plus globalement les autorités religieuses. À force d’actions ou d’écrits ‘subversifs’ Gilbert Cousin finit par être jeté en prison en 1567, pour y finir tristement séjour en 1572. Une histoire que les Amis du vieux pays de Nozeroy ont désormais incarné au centre du village, grâce à l’artiste Pierre Duc, bien connu entre autres pour ses innombrables œuvres de ‘land art’ enjolivant entre autres les Tours de France.
L.R