Semaine du 2 au 8 mai

Le 2 mai 1892, un article fut publié dans Le Petit Comtois concernant des bruits d’attaques courant à Dole : « L’opinion publique est vivement émue présentement à propos de menaces émanant d’anarchistes – ou de fumistes – et adressées à plusieurs personnes. Il est question de dynamiter la mairie, l’église, l’hôtel de Lyon, l’immeuble de la Poste ». Cinq jours plus tard, le 7 mai 1892, un autre papier parut dans le même titre, dans lequel il est précisé qu’à Lons-le-Saunier, « Le directeur de la succursale de la Banque de France a reçu une lettre le menaçant d’un attentat. Il ne s’agit, à n’en pas douter, que d’une simple fumisterie, que son auteur aura très probablement à regretter amèrement ».

Dans la même édition, il fut noté qu’une lettre fut trouvée sur une pierre devant l’habitation d’un industriel lédonien « menaçant de faire sauter son établissement. Le commissaire de police a découvert l’auteur de cette lettre, un nommé R…, jardinier dans une maison bourgeoise ; le procureur de la République l’a fait écrouer ».

Certains se jouaient de la peur collective découlant de ces menaces. Ainsi, le 30 avril 1892, un curé d’une commune du canton de Chemin déposa au bureau de poste de Chaumergy, « une boîte imitant parfaitement une machine explosible ». L’auteur de l’article poursuit : « La receveuse du bureau l’a adressée au parquet de notre ville [Dole], où l’engin a été reconnu inoffensif, mais il sera dressé procès verbal <sic> à ce sinistre farceur ».

Bien que pour ces cas précis, il ne soit pas prouvé la relation entre ces menaces et l’anarchisme, il est à noter que les attaques qualifiées d’anarchistes furent nombreuses à la fin du XIXe siècle. Ces mêmes attentats entraînèrent notamment le vote des « lois scélérates » en 1893 et 1894 pour juguler le mouvement anarchiste.

 

Le Petit Comtois, 2 mai 1892, numéro 4085, page 3. & Le Petit Comtois, 6 mai 1892, numéro 4089, page 3. & Le Petit Comtois, 7 mai 1892, numéro 4090, page 3.