Jean-Yves Ravier : « La situation de la ville est calme »

Le maire de Lons-le-Saunier reproche à l’opposition de vouloir « faire peur et non de favoriser la résolution des problèmes » alors qu’une pétition « pour sauver les arcades et tout son centre-ville » a été mise en ligne.

0
957
"Nos concitoyens, commerçants, riverains ou promeneurs sont chaque jour exposés à des actes hier encore inimaginables dans cette artère centrale et commerçante qui est un joyau historique et une image de marque touristique pour la ville", regrette Jean-Philippe Huelin.

Début septembre, est apparue sur internet une nouvelle pétition « Sauvons les arcades de Lons-le-Saunier, et tout son centre-ville », adressée au maire et au Département du Jura. Une pétition dont l’objectif est « de retrouver une ville propre » et de « pouvoir vivre et se promener en toute tranquillité », aussi bien pour les habitants que pour les commerçants.

L’opposition s’est saisie du sujet et le groupe indépendant, par la voix de Jean-Philippe Huelin, a posé une question orale lors du conseil municipal du 25 septembre dernier. « Le problème des incivilités sous les arcades s’est grandement aggravé depuis la crise du covid, constate la minorité. Nos concitoyens, commerçants, riverains ou promeneurs sont chaque jour exposés à des actes hier encore inimaginables dans cette artère centrale et commerçante qui est un joyau historique et une image de marque touristique pour la ville. »

Jean-Philippe Huelin cite un extrait de la pétition : « L’alcool coule à flot chaque jour, la violence verbale et physique, la nuisance sonore jusque tard dans la nuit sont devenus notre quotidien. Il est difficile de sortir seule en étant une femme, car ces personnes ne se gênent pas non plus pour nous déranger avec des remarques. Nous pouvons même retrouver des seringues posées sur des boîtes aux lettres, et de nombreux déchets par terre, dans les pots de fleurs de la ville. Sans parler des excréments humains en bas de nos fenêtres, et les flaques d’urine. Nous pouvons même « admirer » des personnes consommer des ballons de protoxyde d’azote aux yeux de tous ».

Pour lui, la situation déjà intolérable devient inquiétante pour la sécurité de nos concitoyens. « Face à cela, je vous demande donc de réagir, a-t-il interpellé le maire. Je n’imagine pas que vous puissiez évacuer le problème en disant que vous faites le maximum, que la police municipale ne peut pas tout, bref que vous bottiez en touche une fois de plus. »

Il a proposé que les élus se saisissent collectivement, ici, au sein du conseil municipal, de ce problème « qui ne peut plus durer. Je vous propose que nous prenions le temps, lors d’un conseil municipal extraordinaire et uniquement consacré à cette question, d’évaluer la situation, d’écouter les riverains et les commerçants pour élaborer avec tous les acteurs publics un plan d’action qui permette de revenir à une situation tolérable dans notre rue du Commerce. Nous vous tendons la main pour réagir. La saisirez-vous ? »

En guise de réponse, le maire, Jean-Yves Ravier, a commencé par lui rappeler des propos tenus trois ans plus tôt : « Les missions de la police municipale et de la police nationale ne sont pas du tout les mêmes. La police municipale est là pour exécuter les arrêtés du maire : police de stationnement, police des marchés. Or l’interdiction de casser la figure du passant ne relève pas du maire, cela relève de la loi et donc de la police nationale. Dans les villes qui renforcent leur police municipale, on observe une baisse des effectifs de la police nationale. Si le maire embauche, l’Etat croit pouvoir se désengager ». Et le maire de préciser que Christophe Bois avait indiqué à l’époque « arriver aux mêmes conclusions. »

 

Un problème qui perdure

 

« Je vous rappelle quand même que vous vous êtes abstenus sur la création du service de police municipale et maintenant vous venez nous donner des conseils sur la gestion de la sécurité en ville », poursuit Jean-Yves Ravier, pointant au passage que l’effectif au sein du commissariat a augmenté contrairement à ce qu’avait affirmé Jean-Philippe Huelin. « Dans un article de presse qui a paru il y a au moins sept ou huit ans, Monsieur Pélissard demandait aux Lédoniens de ne pas donner de l’argent aux personnes dans la rue pour éviter qu’elles achètent de l’alcool avec. Le problème ne date donc pas d’aujourd’hui. »

Le maire rappelle qu’il n’y a pas que la ville de Lons qui est confrontée à cette situation. Si on ne peut pas l’accepter ni les désagréments que cela provoque dans l’espace public envers les commerçants, les Lédoniennes et les Lédoniens, « on ne peut pas non plus accepter des propos négatifs et disproportionnés sur notre ville et qui nuisent à notre territoire. »

Pour Jean-Yves Ravier, la seule volonté de l’opposition est de faire peur et non de favoriser la résolution des problèmes. D’après l’élu, pour réussir, cela relève d’une action collective entre les services sociaux, la police nationale, la police municipale, les services techniques, les acteurs du territoire qui travaillent sur l’addictologie, notamment le centre de Bletterans qui peut éventuellement faire appel d’air sur le territoire.

 

Deux plaintes pour des dégradations

 

« Nous travaillons en très étroite collaboration avec la police nationale et la préfecture et je reçois tous les jours le rapport des problématiques sur la ville par la police nationale, poursuit le maire. On a encore discuté récemment avec Jean-Philippe Rameau avec le commissaire. Il s’avère que la situation de la ville est calme. Nous devons aider les personnes en situation difficile, mais ils doivent respecter l’espace public et les habitants. Nous avons récemment d’ailleurs déposé deux plaintes pour des dégradations envers le patrimoine municipal et toutes nos interventions se font dans le respect de ce que nous autorise la loi. »