L’invitée de la semaine : Isabelle Oula

La directrice du Service départemental de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre du Jura revient sur son actualité, à l'approche de l'anniversaire de l'armistice de 1918.

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Isabelle Oula, quelles sont vos missions ?
L’Office national des anciens combattants et victimes de guerre est un établissement public administratif sous tutelle du ministère des Armées. Il veille aux intérêts moraux, administratifs et matériels de ses ressortissants. Ceci se décline en trois missions : reconnaissance/réparation, mémoire, solidarité.

Qui sont les ressortissants de l’ONACVG ?
Ce sont les anciens combattants, les veuves d’anciens combattants, les pupilles de la Nation, les victimes de terrorisme… Dans le Jura, le nombre de nos ressortissants est d’environ 9 000. Le terme « ancien combattant » concerne également les combattants ayant participé aux opérations extérieures récentes et actuelles dans laquelle la France est engagée.
La reconnaissance, c’est l’attribution des cartes de combattants, du titre de reconnaissance de la Nation, de certaines mentions (mort pour la France par exemple) et la mise en œuvre des droits qui peuvent être liés : pension militaire d’invalidité, retraite du combattant…
La mission « mémoire », c’est la transmission, au travers de projets collectifs, de la mémoire des conflits passés et des hommes et femmes qui ont fait acte de courage pour défendre notre pays. Cela consiste aussi à réfléchir avec les plus jeunes à « comment vivre ensemble », à la notion de citoyenneté, de respect, à « comment promouvoir la paix et lutter contre les haines et les préjugés ».

Qu’est-ce que la mission « solidarité » ?
Cela signifie soutenir moralement, accompagner les ressortissants qui traversent des périodes difficiles, doivent surmonter par exemple une blessure physique ou psychologique reçue en opération extérieure. Nous aidons également nos ressortissants pour leur reconversion professionnelle ou leur formation.
Nous attribuons aussi des secours financiers aux ressortissants en difficultés. Ces difficultés peuvent être liées à un budget restreint ou être provoquées par une dépense inattendue. Toute demande d’aide fait l’objet d’une étude lors de notre commission d’action sociale qui se réunit 6 fois par an. Bien sûr, il y a un dossier à constituer et nous veillons à ce que les droits légaux de nos ressortissants soient en place avant même notre intervention. Bien souvent nos ressortissants considèrent que « d’autres ont plus besoin qu’eux » et restent isolés. J’invite tout ressortissant à nous contacter.

Vous disposez désormais d’un espace documentaire au service départemental. Qui peut y accéder et quels documents peut-on découvrir ?
Nous disposons de près de 30 expositions en lien avec nos thématiques d’intervention : première et deuxième guerre mondiale, guerre d’Algérie, opérations extérieures, la déportation, la citoyenneté, la Marseillaise, les hôpitaux pendant les guerres, les sportifs pendant les guerres… Mais également d’outils d’animation collective comme par exemple le Jeu de la citoyenneté. Nos outils pédagogiques sont empruntables gracieusement avec bien sûr une convention de prêt. Notre espace documentaire contient également des livres, magazines et dvd qui sont consultables sur place. Notre espace est ouvert à toute personne souhaitant mettre en place un projet mémoriel (enseignant, animateur, éducateur…). Mais également à nos ressortissants et partenaires associatifs. Nous avons un catalogue qui présente nos outils pédagogiques, disponible sur simple demande.

Il y a aussi les dessins d’Auguste Favier…
Les dessins d’Auguste Favier sont une reproduction d’œuvres réalisées par cet artiste durant sa captivité à Buchenwald. La série de dessins a été offert à mon service par un ressortissant il y a plus de 15 ans et elle vient d’être remise en état. La collection peut être visitée au service et sera exposée par nos soins dans les lieux qui nous en feront la demande.

Le 11 novembre prochain, nous commémorons l’anniversaire de l’armistice de 1918. Comment l’ONACVG du Jura s’implique-t-elle à cette occasion ?
Mon service est bien sûr présent aux cérémonies commémoratives. Concernant la première guerre mondiale, l’ONACVG organise chaque année le concours des Petits artistes de la mémoire qui s’adresse aux élèves de CM1/CM2. Cela consiste à choisir avec l’enseignant un combattant inscrit sur le monument aux morts de la commune puis à travailler sur la rédaction d’un carnet tel que le combattant aurait pu le rédiger. Il y a également un travail de recherche sur le conflit et le combattant lui-même. Chaque élève peut s’exprimer par des textes, des dessins… Les élèves peuvent rencontrer des anciens de leur commune.
En parallèle, mon service organisera le 10 novembre prochain une rencontre entre de jeunes élèves et la petite-fille d’un combattant de 14/18 qui a vécu dans leur commune.

Quelles sont vos priorités ?
L’un de mes principaux objectifs est de faire connaître l’Office, pour que nos ressortissants en difficulté ne restent pas sans aide. L’ONACVG est la maison des combattants et cette maison leur est ouverte.
Je souhaite également développer des actions mémorielles auprès des publics de tous âges.
Nous sommes au 7, place de l’Ancien Collège à Lons-le-Saunier. Tél. 03 84 24 09 08.