Les cons sont partout. Ils osent tout et c’est même à ça qu’on les reconnait nous enseigne Michel Audiard. Mais on en connait aussi beaucoup qui n’osent pas.
C’est Georges Brassens qui en donne la définition la plus précise : « Quand on est con, on est con ». Le premier d’entre eux qui passe ajoutera : et inversement !
Ce mot d’une crudité choquante, d’une vulgarité affligeante a une longue histoire qui lui a permis aujourd’hui de quitter la culotte où il est né pour entrer dans une dimension littéraire, philosophique et au cœur des sciences humaines.
Le latin cunnus désignait vers l’an 1200 le sexe de la femme dans les écrits satiriques et dans les graffitis. En fait le sexe n’avait aucun rapport… Il devint très vite une insulte destinée aux femmes avant que tout un chacun puisse en bénéficier librement. Ce qui n’était que justice.
Le mot, après s’en être donné à cœur joie dans la prose et la poésie, devint lourd à porter au milieu du XVIIème quand s’annonçait le siècle des Lumières. Il faillit tomber dans l’oubli. Mais il trouva un regain de vigueur dans la deuxième moitié du XIXème et on le trouve aujourd’hui dans toutes les bouches, lui et ses nombreux dérivés.
De nos jours, on dit qu’il est un con d’une personne stupide qui manque de jugeotte ou d’adaptabilité sociale. Mais on aurait tort de croire que le con n’a que des faiblesses : il est persévérant et il reste fidèle à ses principes.
Pour Albert Einstein qui était loin d’être de la confrérie, deux concepts sont infinis : l’univers et la bêtise humaine. Il ajoutait : pour l’univers je n’ai pas de certitude absolue.
Gustave Flaubert détestait la connerie. Pour lui, le propre du con serait de toujours vouloir conclure avec ses propres opinions toutes faites.
C’est pourquoi, par prudence, je ne proposerais pour cette rubrique aucune conclusion.
Je sais trop qu’on est toujours le con d’un moins con que soi.
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