Édito. Les feux de la colère

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Feu qui brûle

Ils incarnent l’héritage de la France. Nos traditions, nos savoir-faire, notre art de vivre, cette fameuse « culture française » que bon nombre de nations nous envient, même si, force est de constater qu’elle est de plus en plus niée, voire bafouée par bon nombre de nos dirigeants.

Toujours est-il que les agriculteurs viennent d’ouvrir le bal d’une contestation sociale qui risque de se généraliser, puisque s’y grefferont prochainement les cheminots tout comme les salariés de la fonction publique, dont ceux de l’éducation nationale et de la santé notamment. Mais pas seulement, puisque même les représentants de l’Association des Maires de France, redoutent que « les prochains gilets jaunes, soient en écharpe tricolore ».
C’est dire !

Pour en revenir à nos travailleurs de la terre, n’oublions pas que ces multiples manifestations ont pour seul but d’exprimer une colère et une détresse notoirement légitimes. Plus globalement, cela révèle le profond malaise de notre agriculture tricolore, secteur primordial de notre économie et de notre identité.

Les causes de ces soulèvements sont multi-factorielles, mais trouvent leur origine dans une même réalité : l’impossibilité pour les agriculteurs de vivre dignement de leur travail.
Car entre les prix de vente trop bas et les coûts de production qui ne cessent d’augmenter, l’équation économique devient simplement intenable.

Pour beaucoup, malgré des journées interminables (les 35 heures sont dépassées en 3 jours), des investissements constants et des sacrifices personnels conséquents, le revenu ne suit pas et la faillite se profile, inexorablement. D’où ce profond sentiment de solitude, d’isolement, et de découragement sinon de dégoût,  pour ceux qui sont depuis trop longtemps, oubliés du système.

Leurs appels à l’aide seront-ils entendus ?
« N’importons pas ce que l’on interdit en France » scandent-ils.
Du bon sens paysan, à l’état pur…