« L’Agro-écologie pour préserver la ressource en eau et notre santé »

Benoît Biteau, paysan, député écologiste au Parlement Européen est intervenu samedi dernier à la Commanderie lors du forum "Agro-écologie", afin de livrer son avis éclairé sur ces sujets toujours au cœur de l'actualité. D'autres acteurs locaux dont une majorité d'élus écologistes à l'image d'Hervé Prat ont aussi participé à ces échanges. Morceaux choisis.

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L'Agro-écologie pour préserver la ressource en eau et notre santé a fait débat à la Commanderie.

C’est un fait : le monde de l’agriculture ne va pas bien et les petits agriculteurs souffrent car ils n’arrivent plus à vivre de leurs productions. D’ailleurs, un suicide par jour est comptabilisé chez les petits agriculteurs en France.
Des solutions ont pu déjà être proposées au Parlement Européen mais sans suite. Il avait été soumis qu’un accompagnement durable puisse se mettre en place au moment où les jeunes agriculteurs s’installent et que des aides à l’embauche puissent être systématiquement données à ces derniers dan
s le cadre de la politique de l’emploi.
« Le choix qui a plutôt été retenu est de donner des aides PAC aux agriculteurs sachant que les conditions d’accès sont très souples et donc souvent au bénéfice de ceux qui polluent (engrais chimiques, produits phytosanitaires…) » estime le député européen écologiste Benoît Biteau.
« Pourtant une politique nationale pourrait
faire le choix de sortir du modèle curatif et traiter les causes pour redéployer des solutions de prévention comme des aides à ceux qui « prennent soin du climat et de notre santé.» alors qu’actuellement le poids des actions curatives pèse financièrement et ne sert qu’à réparer. Il est important de faire payer les pollueurs. Les actions actuelles coûte à la société 17 fois plus que si les actions étaient préventives ».

L’alimentation biologique locale

L’agro-écologie est aussi une action consistant à atteindre la souveraineté alimentaire et donc permettre que les produits biologiques soient accessibles à tous du fait de la baisse des prix. A ceci devrait se rajouter l’approvisionnement local en toute autonomie avec une diversité plus large et non des spécialisations locales. Il serait aussi intéressant de repenser aux choix fait sur la destination des céréales produites en France. On sait par exemple que 77% des céréales ne sont pas utilisées pour l’alimentation humaine mais vont servir à fabriquer des biocarburants ou à nourrir des animaux…
Les animaux pourraient complètement être remis aux prés et consommer moins de céréales, comme avant, ce qui permettrait d’avoir plus de céréales pour l’homme.
Au niveau national, les stocks de matières premières sont faibles. Ainsi,
il semble essentiel de les reconstituer afin de garder une autonomie nationale et ne plus dépendre des autres pays comme on le voit actuellement quand un événement se produit comme avec l’Ukraine. Une pénurie en produits de première nécessité est possible à tout moment alors que nous savons produire ces aliments !
Qu’est-ce-qu’on attend pour être heureux ?

Pollution des eaux

Une association locale témoigne de la pollution des eaux qui est visible à Dammartin-Marpain et les environs depuis décembre 2021, ainsi que de la difficulté qu’ont les politiques locales à agir car les budgets ne permettent pas de construire de façon rapide et radicale un système de filtrage de l’eau et ensuite d’entretenir ce dernier.
Aussi les habitants se retrouvent à devoir consommer de l’eau en bouteille ce qui pose le problème du budget des ménages qui est grévé
sachant que la commune ne peut offrir l’eau à ses habitants. De plus, les causes de cette pollution ne sont toujours pas trouvées et le problème est loin d’être résolu.
« Cela montre bien que pour éviter ce type de problème, il est essentiel de prévoir un périmètre de captage en bio tout autour des stations de captage et ce de façon radicale et obligatoire ; ce devrait être un choix de politique publique, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Pourtant il y a des l’exemple
comme celui de la ville de Munich qui a agit de cette manière et cela a permis un vrai résultat. C’est bien le modèle de l’agriculture 100% biologique qui apporte la solution et non l’agriculture raisonnée ou celle dite à Haute Valeur Environnementale qui continue de polluer » concluait Benoît Biteau.