La gendarmerie d’Arbois prend le nom d’un ancien gendarme mort pour la France

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Jacques et Claude Millet (2e et 3e en partant de la gauche) devant la plaque commémorative de leur père.

Grand moment d’émotion pour la famille Millet, samedi 3 décembre à la brigade de gendarmerie de la cité viticole où au cours d’une cérémonie solennelle il était procédé devant de nombreuses personnalités civiles et militaires, élu(e)s de la République au baptême de la caserne qui porte désormais le nom de « Caserne Jean Millet », un nom qui illustre parfaitement l’engagement de la France et de ses militaires.

Jean Millet mort à 31 ans

Jean Millet est né le 21 janvier 1913 à Arbois. Après l’obtention de son certificat d’études, il occupe un poste de mécanicien au garage Ganeval à Arbois pensant déjà à embrasser une carrière dans la gendarmerie. Il y restera jusqu’à son départ au service militaire en 1934 pour une durée de 15 mois. En 1934 il se marie avec une italienne résidant à Arbois. Le premier enfant du couple Jacques naîtra le 23 septembre 1934 et son petit frère Claude le 8 mars 1936.
En mars 1939 Jean intègre l’école de gendarmerie de Chaumont mais il est fait prisonnier le 15 mai 1940 à Merlimont dans les Ardennes, et part en Allemagne jusqu’en 1941. A son retour il intègre la brigade de gendarmerie de Ronchamp en Haute-Saône. Le 14 août 1944, il prend le maquis et mènera au sein des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) des opérations de guérilla contre l’ennemi. Le 10 octobre de la même année, il est capturé par les Allemands et fusillé à Banvillars dans le Territoire de Belfort. Il était âgé de 31 ans seulement. Il laisse derrière lui une veuve et deux jeunes garçons de 10 et 8 ans. Son corps ne sera rapatrié qu’en 1945 à Arbois où il sera inhumé au carré militaire. En 1951, son fils ainé Jacques reçoit à titre posthume les distinctions de son père : la Croix de guerre et la Médaille Militaire.

L’émotion des deux enfants de Jean, âgés aujourd’hui de 88 et 86 ans, était palpable. « On a beau avoir fait notre deuil, explique Jacques, l’aîné, je ne pensais que le sentiment que je ressens aujourd’hui serait aussi fort. Je regrette que notre mère, décédée il y a une dizaine d’années, n’ait pu assister à cet hommage rendu à notre père. »