Oui si la filière viti-vinicole accepte de prendre la maîtrise d’ouvrage du projet, non si elle la refuse. Le point était à l’ordre du jour du dernier conseil communautaire.
La genèse
Depuis 2009, une coopération LEADER unit le Pays Lédonien à la Communauté de Communes Arbois Poligny Salins Cœur du Jura dans une dynamique ambitieuse visant à renforcer l’œnotourisme jurassien. L’expertise du Comité Interprofessionnel des Vins du Jura (CIVJ) et de l’Agence Départementale du Tourisme et de l’Attractivité a permis de structurer une stratégie régionale qui s’est cristallisée en 2021 au sein du Collectif Œnotourisme Jura. Ce collectif, animé par la volonté de promouvoir le vignoble et d’allonger la durée de séjour des visiteurs, s’inscrit dans une perspective de valorisation du terroir et de dynamisation économique du territoire.
Un projet ancré dans la tradition et la modernité
L’ambition de créer un lieu d’interprétation dédié à la promotion du vignoble a donné naissance au projet « Cité des Vins ». Après une première étude d’opportunité et de faisabilité en 2019, une étude de programmation réalisée en 2023 a permis d’affiner les propositions pour le Cœur du Jura, la Bresse Haute Seille et la Porte du Jura. L’idée d’installer un centre d’interprétation au Château Pécauld s’est ainsi imposée comme un choix déterminant pour inscrire durablement l’initiative dans son territoire. Ce projet rejoint les ambitions du Schéma Régional de l’Œnotourisme, qui vise à faire de la région Bourgogne Franche-Comté la première destination œnotouristique de France, tout en s’appuyant sur l’expertise de la filière viti-vinicole.
Un soutien communautaire mesuré
Lors du conseil communautaire du 18 février à Salins-les-Bains, l’exécutif a pointé la nécessité de concilier ambition et réalités budgétaires. Valérie Depierre rappelait qu’une récente conférence des maires avait mis en lumière le coût élevé du projet, jugé difficilement compatible avec d’autres projets « répondant aux enjeux -emplois-habitants-logements et services à la population- On a aussi des bâtiments à entretenir soulignait-elle, des bâtiments dans lesquels on a des activités et qu’il faut remettre au goût du jour. Il faut que l’on fasse des choix, que l’on soit réaliste au vu du contexte actuel. ». Face à ces contraintes, il a été proposé de redéfinir les co-priorités tout en maintenant un soutien financier de 600 000 euros, partagé entre la ville d’Arbois (150 000 €) et la CCAPS (450 000 €). Dominique Bonnet précise : « il y a un soutien fort à la filière viti-vinicole mais nous souhaitons que la filière soit maître d’ouvrage du projet ».
La réponse du conseil communautaire est claire. La CCAPS maintient son soutien à la filière viti-vinicole jurassienne si et seulement si cette dernière accepte d’être maître d’ouvrage du projet « cité des vins ». Une rencontre avec la filière devrait avoir lieu, l’exécutif reviendra ensuite vers le conseil communautaire pour la décision finale. Le sort de la Cité des Vins est maintenant dans les mains des acteurs de la profession.
