L’invitée de la semaine : Lara Robbe

La lédonienne de 26 ans et son équipière Nina Leone, 23 ans, ont parcouru plus de 7.700 kilomètres entre le Jura et Marrakech (Maroc). Une belle aventure humaine.

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Lara Robbe (à droite) et Nina Leone avec leur "4L en délire" sur le ferry pour le Maroc.

Lara Robbe, comment êtes vous tombée dans le chaudron du 4L Trophy, comme 1.223 autres équipages ?
 C’est mon amie Nina Leone, qui m’a dit un jour : « J’ai une question très sérieuse à te poser. Accepterais-tu de partir avec moi pour le 4L Trophy ? ». J’ai dit « oui » sans y réfléchir longtemps, car nous sommes amies depuis plusieurs années, et nous sommes sur la même longueur d’onde. Un point capital pour cette aventure, car nous avons vu d’autres équipages moins bien assortis dans la galère !

 En quoi consiste ce rallye ?
Il s’agit de rallier en 4L le Maroc, et d’y faire une boucle via Essaouira, Marrakech, et Merzouga entre autres; Merzouga où chaque équipage fait des dons aux enfants du désert. Nous avons ainsi donné un sac contenant des vêtements de sport, et deux cartables remplis de matériel scolaire.

 Comment avez-vous préparé votre « 4L en délire » ?
Il a fallu faire beaucoup de réparations avant son départ. Un mécanicien nous a aidé bénévolement, mais nous avons reçu la 4L juste avant notre départ de Lons le Saunier, le 10 février dernier ! Nous n’avons déploré qu’une petite panne au Maroc, mais nous avons regretté d’être aussi impuissantes en mécanique.

 Avez-vous d’autres regrets ?
Nous n’avons pas pu rencontrer les enfants du désert à Merzouga pour leur distribuer nos dons, car nous sommes arrivées trop tard. Nous n’avons donc pas perçu pleinement une dimension humanitaire du rallye.

 Quels beaux souvenirs ramenez-vous dans le Jura ?
Nous avons traversé des paysages complètement fous au Maroc; cela donne envie de voyager tant le monde est beau ! Nous sommes aussi tombées en pleine tempête de neige au Sahara, en passant un col avant Marrakech. Mais notre 4L en délire était équipée en pneus neige, car la conduite dans le sable s’apparente à la conduite sur neige.

Ce rallye prône aussi l’entraide et la solidarité, les avez vous ressenties ?
Nous n’avons pas eu de contact avec la population locale, sauf lors d’une étape marathon où nous avons campé seules pour une nuit dans le désert. Mais la solidarité régnait entre la dizaine de 4L parties de Lons, et nous avions plaisir à nous retrouver le soir au bivouac, avec d’autres équipages franc-comtois ou suisses. Et puis, quand une voiture s’ensablait, tout le monde poussait pour s’en sortir, c’était chouette !

 La conduite vous a t-elle posé souci ?
Nous avons énormément roulé, bien plus que ce que nous pouvions imaginer. 5 à 6h au minimum, mais certains jours, nous sommes restées plus de 10 ou 12 h au volant non stop (en nous relayant toutes les heures environ). Cela demandait beaucoup de concentration, même si notre parcours a évité les dunes de sable. Nous avons emprunté des pistes très cabossées et pleines de cailloux qui frappaient sous la caisse de la voiture, elle a beaucoup souffert…

 Que faisait la co-pilote ?
Elle aussi avait un grand rôle à jouer, car le but du jeu consistait à s’orienter à l’ancienne : avec un simple road book, une boussole…et sans GPS.

 Et après, rêvez-vous à d’autres aventures ?
Nous ne referons pas le 4L Trophy, même s’il est passé trop vite (10 jours) par rapport au long temps de préparation (environ un an). Mais nous avons envie de voir le monde, et de vivre d’autres aventures…

 Que retenez-vous de cette aventure ?
Nina et moi avons aperçu beaucoup de misère, par exemple des masures en ruines. Nous avons un peu l’impression de vivre dans le luxe en France, et au volant de nos voitures modernes. Nous remercions aussi nos 26 sponsors, sans qui nous n’aurions pas pu prendre le départ (notre budget global s’est élevé à 12.000€).

 Propos recueillis par Stéphane Hovaere

 Contact : Facebook/Instagram La 4L en délire

 

La vaillante 4L « made in Jura » à l’assaut du désert de Merzouga (Maroc).