Entre le canal du Rhône au Rhin et les terrains de rugby d’Oyonnax, le jeune Gérard Chauvette n’était pas promis à la littérature. Né à Dole en 1948, il grandit entre deux villes, deux vies, et très vite le goût du mouvement s’impose. Après le lycée Bichat de Nantua, il décroche en 1971 un diplôme de l’École supérieure de commerce de Lyon. La lunetterie devient alors son terrain de jeu.
Directeur commercial à Nantua, puis directeur général d’un grand groupe français, il sillonne la planète, de l’Europe à l’île Maurice, où il prend la tête de la filiale locale pendant cinq ans. Au compteur, l’équivalent de cinq tours du monde. Mais derrière le costume de cadre voyageur, se cache un esprit farceur, un tempérament de boute-en-train qui ne l’a jamais quitté.
Quand l’humour prend la relève
À l’heure de la retraite, il troque les chiffres pour les mots, le sérieux pour la légèreté. En 2016, il publie en autoédition Profession de foi(e), recueil de brèves de comptoir pleines d’autodérision. Le succès local est immédiat. Suivent De A à Z, quand la rousse rencontre le petit Robert, un dictionnaire loufoque, puis Humoriste partagerait sourires, florilège de petites annonces improbables. L’ancien patron s’amuse désormais de tout, avec un style décontracté et populaire, héritier des conversations de bistrot.
Son univers est celui du rire partagé, d’une ironie bon enfant qui égratigne sans blesser. À travers ses mots, on retrouve l’esprit des cafés d’autrefois : ces lieux où l’on refait le monde entre deux verres, sans se prendre au sérieux.
De l’humour à la mémoire
Et puis, soudain, l’humoriste pose la plume rieuse. En 2021, De l’ombre à la lumière retrace la vie de son père, enfant de la guerre, marqué par les privations et la peur. Un livre pudique, différent, qui révèle l’autre versant de l’auteur : celui de la tendresse et de la transmission.
Mais le rire revient vite. Fin 2021, Rugbyland replonge dans l’univers des troisièmes mi-temps, entre brèves d’entraîneurs et caricatures de supporters. Puis viennent Le Marrage pour tous, dialogues de comptoir, et Jeux de maux, où les calembours se répondent dans un enchaînement de bons mots.
Dernier né, Chroniques amères et à boire reprend la formule avec un ton plus satirique. Gérard Chauvette y épingle la télévision, la politique, les religions ou encore les réseaux sociaux, dans l’esprit d’un zinc où l’on débat sans masque ni écran. Parce que, pour lui, le bistrot reste ce refuge où l’on peut encore parler, rire, se contredire sans s’écharper.
Les 21, 22 et 23 novembre prochains, il donne rendez-vous à ses lecteurs lors du salon “En route pour Noël”, à Valexpo, à Oyonnax, pour une nouvelle séance de dédicaces pleine de bonne humeur.
