Pour un premier vendredi de ce mois d’octobre, l’espace culturel L’Empire s’est transformé en véritable laboratoire éphémère. Fini les traditionnels fauteuils de spectateurs : ce sont les blouses blanches, lunettes de protection et erlenmeyers qui ont envahi les lieux.
Une métamorphose rendue possible grâce à la Fête de la Science, événement national décliné à l’échelle locale et organisé à Auxonne par Fabrice Blaise, responsable du programme culturel de la Ville, en partenariat avec le lycée Prieur de la Côte d’Or. L’objectif affiché ? Faire découvrir la science de manière ludique et accessible, en commençant par les plus jeunes, avant de proposer en soirée des rendez-vous grand public.
Des professeurs… pas comme les autres
Au cœur du projet, deux enseignantes de physique-chimie du lycée Prieur, Delphine Schunck et Cindy Bayon-Cote, ont pris le pari d’impliquer directement leurs élèves.
Pas question cette fois de tenir seuls le rôle de pédagogues : ce sont des lycéens de première et terminale qui ont transmis leur savoir à des classes de CM1 et CM2. « L’idée était de montrer que les jeunes sont investis et volontaires, mais aussi de permettre aux plus jeunes de découvrir notre discipline de manière ludique », expliquent les deux professeures. Pour cette seconde édition, « nous avons imaginé de petits ateliers à partir d’expériences déjà réalisées en cours ». Et de rappeler que « le maître-mot du jour était la curiosité ».
Trois classes, quatre ateliers
Tout au long de la journée, trois classes de CM1 et CM2 se sont relayées dans la grande salle de L’Empire. Guidés par une quinzaine de lycéens « de tout horizon, même si la plupart suivent la spécialité physique-chimie », les écoliers ont pu découvrir des expériences variées.
Un atelier sur la lumière et les couleurs leur montrait, rideau noir en fond, comment des faisceaux lumineux pouvaient se combiner ou se disperser. Un autre les plongeait dans l’univers de la police scientifique, avec une enquête autour d’empreintes ADN.
Puis venait le célèbre jus de chou rouge, qui change de teinte selon le pH des produits testés, provoquant un mélange d’étonnement et d’éclats de rire. Enfin, les enfants ont pu fabriquer leur propre lampe à lave maison, alliant créativité et découverte scientifique.
Les réactions étaient à la hauteur de l’énergie déployée : « Wow, c’est trop beau », s’exclamaient certains en découvrant les couleurs du chou rouge. D’autres s’amusaient à comparer les teintes avec « le cahier de géographie », tandis que l’atelier empreintes suscitait une avalanche de soupçons sur le coupable désigné.
Une expérience gagnante pour tous
Si les écoliers en sont sortis heureux, les lycéens eux-mêmes n’ont pas démérité. « Ça permet aussi à certains de se découvrir, de les voir sous un autre angle, loin des classes du lycée », souligne Cindy, admirative devant les talents pédagogiques révélés au fil de la journée. Un pari réussi, tant pour les enseignants que pour les élèves, petits et grands, qui sont repartis sourire aux lèvres et tête pleine de découvertes.
