
C’est au cœur de la forêt domaniale de Chaux et ses 22.000 hectares que les agents de l’Office National des Forêts (ONF), en lien avec l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse (AERMC), avaient organisé une cérémonie pour une double inauguration, celle de la nouvelle passerelle des scouts et des aménagements sur la rivière Clauge, ce vendredi 20 juin, en présence de plusieurs personnalités, dont le sous-préfet de Dole Hugues Alladio et la députée Justine Gruet.
Un plan quinquennal de développement
“Cette cérémonie est placée sous le signe de l’engagement collectif, du dialogue territorial et de la nature retrouvée”, a souligné Florent Dubosclard, le directeur départemental de l’ONF, dans sa prise de parole en rappelant que “grâce à une coordination entre la communauté d’agglomération du Grand-Dole et les communautés de communes Jura Nord et Val d’Amour, un ambitieux plan quinquennal a pu être mis en place pour renforcer l’attractivité et la qualité d’accueil du massif”. La réalisation de la nouvelle passerelle du pont des scouts en est une belle illustration, avec l’alliance d’une gestion durable et d’un savoir-faire local.
L’ossature de la passerelle a entièrement été réalisée en bois de chêne issu de la forêt de Chaux et d’autres forêts publiques. Sa conception a mobilisé des savoir-faire du territoire avec l’institut européen des compagnons du Tour de France à Mouchard, l’entreprise Bati charpente, le bureau d’étude Equi’libre, l’association Pichevel et la scierie Brochet.
Sur la passerelle, des panneaux évoquant sa rénovation ont été posés.
De nombreux projets en cours ou à venir dans la forêt

“Robuste et esthétique, cette passerelle n’est qu’une illustration parmi d’autres de l’ambitieux programme de schéma d’accueil du public, élaboré pour la forêt de chaux“, a expliqué Florent Dubosclard.
Parmi les projets en cours ou à venir, on peut citer : l’aménagement du parc animalier de la Sauline qui se poursuit afin d’améliorer son attractivité et sa vocation pédagogique, l’aménagement du sentier d’Azans, le sentier de détente qui sera rénové (pas avant 2026 prévient prudemment l’ONF), l’accueil sur l’aire de Falletans qui a été repensé. Enfin la fontaine Lecomte sera remise en valeur et la signalétique des entrées de forêt sera revue.
“Ce programme est ambitieux et il doit être conduit dans les 5 ans à venir“, a prévenu Florent Dubosclard.
De la lotte de rivière et bien d’autres espèces remarquables…
La nouvelle passerelle du pont des scouts est située dans la réserve biologique dirigée de la Clauge. Michel Romanski, le directeur ONF de la forêt de Chaux, a indiqué que le statut de cette réserve créée en 1998 allait changer l’an prochain. “Depuis sa création, nous dirigions nos travaux dans le sens de la préservation et la restauration des habitats, à compter de l’année prochaine son statut va évoluer pour devenir une réserve biologique intégrale, ce qui veut dire qu’il n y aura plus aucune intervention humaine pour la laisser en libre évolution naturelle.”
Géographiquement, la réserve concerne le lit majeur de la Clauge et s’étend sur 6 km depuis la lisière forestière au niveau de la Vieille Loye, jusqu’à la lisière ouest au niveau de la départementale 7 et la ferme du bois banal. Cette dernière abrite des habitats forestiers remarquables et des espèces aquatiques protégées, comme le chabot, le lamproie et la lotte de rivière.
La passerelle refaite avec des caractéristiques différentes de la première

Construite dans les années 60 par des scouts qui occupaient un camp non loin de là, la passerelle montrait ces dernières années des signes de vétusté : “Elle avait bien vécu et faisait partie du paysage et la démolir sans la reconstruire aurait posé problème“, a expliqué Michel Romanski. Néanmoins dans le plan du nouvel ouvrage proposé par Jean-Charles Giroud de l’association Pichevel, quelques éléments techniques diffèrent : “On remarque de suite que la passerelle n’a plus de pilier. Un choix bien volontaire ! On a souhaité les enlever et ne pas en remettre pour laisser la rivière en dessous libre de tous matériaux et la plus naturelle possible”, a expliqué Michel Romanski. Derrière ce choix, se cache aussi un symbole : “J’ai voulu faire une voûte entre deux terres et entre les hommes et créer du lien entre eux, ce qui est si rare de nos jours !”, témoigne Jean-Charles Giroud, qui s’est aperçu que sur un plan architectural les piliers ne servaient pas à grand-chose. Sur un aspect écologique, la suppression des piliers a aussi permis de retirer les blocs de béton de 2 et 3 m2 installés au milieu de la rivière par les scouts.
On se rappelle qu’en avril 2024, le pont s’était effondré peu de temps après son achèvement, un petit couac qui a rapidement été solutionné : “Nous avons pu réutiliser 80 % des matériaux hormis ceux de la partie centrale qui avaient subi le plus de dégâts”, restitue Michel Romanski, qui côté investissements se veut rassurant : “Il n’y pas eu d’explosion du budget suite à cet incident”.
E.S.