C’est à Chaussin, sa ville natale, que s’est déroulée ce vendredi 11 avril une cérémonie d’hommage à Simone Michel-Lévy, héroïne de la Résistance, à l’occasion des 80 ans de son assassinat.
Née à Chaussin le 19 janvier 1906 et issue d’un milieu modeste, la jeune Simone Michel-Lévy se distingue par ses bons résultats scolaires, une maturité et un sens de l’engagement déjà très marqué pour son jeune âge.
Elle entrera au ministère des Postes, Télégraphes et Téléphones (PTT) et deviendra contrôleur rédacteur. Quand vient l’heure de la guerre et de l’occupation nazie, Simone Michel-Lévy décide d’entrer en résistance : « Elle est entrée en résistance comme on entre en religion », a indiqué Danielle Ponsot, présidente de l’Association Nationale des Anciens Combattants et amis de la Résistance (l’A.N.A.C.R) du Nord Jura, dans son discours, en rappelant que sous divers pseudonymes, Simone Michel-Lévy écrira plus de 100 missives pendant cette période.
Trahie par un membre de la Confrérie Notre-Dame, Simone Michel-Lévy sera arrêtée et torturée, puis déportée au camp de Ravensbrück pendant l’hiver 1944.
En avril 1944 de la même année, elle est transférée au camp de Flossenbürg pour travailler dans une usine d’armement. Femme de courage et fidèle à ses convictions, elle mènera sur place, avec deux autres déportées, des actions de sabotage et arrivera à perturber la chaîne de production.
Sans jugement et avec la plus grande cruauté, elles seront pendues le vendredi 13 avril 1945.
La cérémonie était accompagnée en musique, avec la participation admirable des élèves de l’école primaire et du collège de Chaussin, en remerciant les responsables de chaque établissement qui se sont vu remettre une bande dessinée. « Les compagnons de la Libération : Simone Michel-Levy » signée par Catherine Valentin et Claude Plumail.
Le rôle des femmes dans la Résistance trop souvent oublié
Cet instant solennel a également été l’occasion de rendre hommage à toutes les femmes qui ont œuvré dans la Résistance face à la barbarie nazie et la collaboration du régime de Vichy. « Femmes de l’ombre, elles se sont engagées en œuvrant dans leurs domaines de compétence », a rappelé Jean-Claude Herbillon, président de l’A.N.A.C.R du Jura. Une implication des femmes souvent trop oubliée qui a été mise en avant par le préfet du Jura, Pierre Edouard Colliex, se remémorant un souvenir personnel :« Quand j’étais sous-préfet à Perpignan, je me souviens m’être battu pour que le nom de deux femmes héroïnes de la Résistance soit reconnu ! Les femmes dans la Résistance ont trop souvent été oubliées », a souligné le représentant de l’Etat.
E.S.
