Cet enfant était dans une roue de voiture.
Les faits se déroulèrent dans une crique du nord de l’île de Santiago, au Cap-Vert (Afrique). Nous étions ici pour plonger avec un masque et un tuba. Un barbecue était aussi prévu sur la plage. Sympa pour un mois d’avril ! L’eau était chaude et nous nous cramions littéralement les pieds avec le sable en en sortant.
Au moment de quitter la crique en bateau pour retourner au port, il y avait cet enfant se servant d’une roue comme d’une bouée. Il s’amusait. Quelques milliers de kilomètres plus loin, au musée du Jouet à Moirans-en-Montagne (Jura), nous avions vu des jouets artisanaux du Maroc. Beaucoup d’enfants sur cette planète utilisent ce qu’ils trouvent pour se divertir. D’ailleurs, même si j’avais les derniers jeux à la mode étant petit, quel plaisir j’éprouvais à m’amuser avec des morceaux de bois. Finalement, nous pouvons avoir la bouée la plus luxueuse ou une simple roue, dans le fond, qu’est-ce que cela change ? Certes, le confort est sans doute différent ; mais le jeu n’est-il pas le même pour un enfant ?
Et alors, quoi de plus insupportable que ces Français arrivant à l’étranger en jugeant les populations locales avec des yeux d’Occidentaux : « Oh, le pauvre, il n’a pas assez d’argent pour s’acheter une bouée. Ils n’ont rien et ils sont heureux… » À quel moment il faut avoir pour être heureux ? Comme si la consommation est indispensable. Franchement, j’ignore de quel côté est la pauvreté !