Jura. « Tout le Monde à Table » : repenser l’accès à l’alimentation pour tous

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Le jardin partagé au cœur de Poligny, Une vingtaine de familles en difficulté ou de personnes isolées viennent cultiver leurs parcelles de jardin pour manger mieux, pour retrouver le vrai goût des fruits et des légumes.

Le 17 septembre dernier, une étude majeure intitulée L’injuste prix de notre alimentation. Quels coûts pour la société et la planète ? était publiée par le Secours Catholique, Solidarité Paysans, le réseau Civam et la Fédération des Diabétiques. Ce travail de deux ans, véritable cri d’alarme sur l’état de notre système alimentaire, marque le lancement de la campagne « Tout le Monde à Table », dont l’objectif est d’inviter la population à un débat citoyen pour repenser notre accès à l’alimentation.

Favoriser l’accès à l’alimentation

Les constats sont nombreux, de la dégradation de l’environnement à la précarité alimentaire, des actions s’imposent. Cependant, cette étude propose également des solutions pour transformer positivement le système alimentaire en France. L’une des priorités mises en avant est de mettre en place des actions favorisant la démocratie et l’accessibilité financière.

Pour cela, plusieurs initiatives émergent, telles que la création de maisons solidaires de l’alimentation, espaces permettant aux citoyens de se réapproprier leur alimentation. Ces maisons existent déjà dans certaines grandes villes et servent de point de convergence pour des échanges locaux et solidaires. Ou encore la création de caisses alimentaires communes.

Soutenir les personnes en situation de précarité

Un autre levier important consiste à soutenir les projets des personnes en situation de précarité en leur offrant des accès différenciés à une alimentation durable et de qualité. Les tickets-restaurants ou d’autres bons d’achat permettent ainsi à chacun d’avoir accès à des produits sains et locaux, selon leurs moyens.

Transformer l’environnement alimentaire

L’environnement alimentaire est un autre axe de transformation clé, par exemple encourager l’implantation de commerces répondant à des objectifs sanitaires, sociaux et environnementaux plutôt que des fast-foods. En régulant la publicité et en mettant en place des transports adaptés pour faciliter l’accès aux magasins, les collectivités locales pourraient contribuer à cette transformation.

Massifier la transition agroécologique à l’échelle des territoires

Il est essentiel de proposer une alimentation plus durable dans la restauration collective, en transformant le moment du repas en une expérience d’apprentissage et de plaisir. Pour soutenir cette transition, il est nécessaire d’accompagner les projets locaux en relocalisant les outils de transformation tels que les abattoirs, moulins ou conserveries, tout en valorisant les savoir-faire locaux, par exemple à travers les marchés de plein air. Cela implique également de planifier et de soutenir l’installation de nouveaux acteurs en leur offrant des espaces tests pour se lancer.

Des chiffres alarmants : 8 millions de français en insécurité alimentaire, + 160 % de diabétiques en vingt ans, 18 % des agriculteurs sous le seuil de pauvreté.