La session d’automne de la chambre d’agriculture a démarré par un point sur les questions budgétaires. Le budget 2022 devait présenter un déficit de 318 000 euros. Finalement, « ce sera mieux que le budget prévisionnel, mais toujours pas à l’équilibre », introduit le président, François Lavrut. Il est de 215 000 euros. Augmentation des cotisations obligatoires, des charges… Pour la directrice, Estelle Wurpillot, « les dégâts sont limités grâce au travail des salariés ». Des salariés qui doivent faire face aussi au départ de six de leurs collègues et aux grosses difficultés qu’a la chambre à recruter.
Le budget initial 2023 affiche un déficit de 368 000 euros. Maitrise de la masse salariale avec la réduction de deux ETP, augmentation du tarif général de 2 % au 1er janvier 2023 (après une première augmentation de 4 % le 1er août dernier)… ne suffisent pas. Il faut dire que la chambre poursuit son programme de travaux à Lons. 583 000 euros d’investissements sont prévus – il a été notamment décidé d’investir dans du photovoltaïque sur la toiture – et un emprunt envisagé d’un minimum de 200 000 euros.
Christophe Buchet, premier vice-président, a interpellé les parlementaires. « Nous avons besoin que nos ressources augmentent et notamment la taxe foncière sur le non-bâti que l’on réclame. »
Un climat intenable à cause du loup
Le président des Jeunes agriculteurs, Philippe Cornu, a présenté une motion afin de solliciter différentes actions à mettre en œuvre suite aux attaques de loup sur les élevages bovins, équins et caprins. « Constatant la situation en matière de prédation du loup sur plusieurs élevages ainsi que de la dynamique de développement rapide de ce super prédateur sur le massif du Jura, nous demandons que le statut du loup évolue d’espèce strictement protégée à protégée, qu’il soit possible de procéder à un tir létal sur l’ensemble des parcelles de l’exploitation touchée et sur les parcelles des exploitations joignantes », ont validé l’ensemble des participants.
« Nous avons failli aborder la question d’abolir la corrida à l’Assemblée nationale. On n’accepte pas qu’un taureau soit mis à mort mais on accepte que des génisses et des jeunes bovins soient mutilés, arrachés, par des loups pendant des heures. Il faut réguler ces populations sinon le monde agricole disparaitra avec ce concept de loup vertueux », est intervenue la députée, Marie-Christine Dalloz.
« Avant la publication du futur plan national loup, il faut faire évoluer l’arrêté pour pouvoir tirer sur la parcelle voisine à celle prédatée. Nous avons bon espoir de le faire », a rassuré le préfet, Serge Castel, qui connait bien le sujet. Il devait même participer à la réunion sur le sujet, mardi dernier, en préfecture de région Auvergne-Rhône-Alpes. Le préfet souhaite également augmenter le nombre de louvetiers.
Ils ont dit
Franck David, vice-président en charge de l’agriculture au Conseil départemental
« L’installation est un problème extrêmement important. Beaucoup d’agriculteurs vont partir à la retraite. Le climat de dialogue qui n’existe plus entre la Région et le Département est totalement intolérable. On ne sait pas comment on pourra aider demain les agriculteurs. » Plusieurs personnes ont rapporté leur inquiétude sur le transfert au Conseil régional de l’instruction des dispositifs d’aides aux investissements et des aides à l’installation des jeunes.
Serge Castel, préfet
« J’ai une vraie préoccupation sur l’abattoir de Lons-le-Saunier. Si on ne fait rien, dans cinq/dix ans, il n’y aura plus rien. C’est le grand défi des six prochains mois. Il faudra trouver le modèle et le lieu pour construire un nouvel abattoir. On peut le coupler à une activité méthaniseur. »
ENCADRE
Un parc national de zones humides dans le Jura ?
La FDSEA a présenté une motion d’opposition à l’implantation d’un parc national de zones humides en Bresse et Basse Vallée du Doubs. L’ensemble des présents (moins deux abstentions) ont dit aussi « leur opposition à toute forme de mise sous cloche d’espaces ruraux via des mesures de protection forte ».
Les agriculteurs s’inquiétaient de la venue lundi dernier de deux inspecteurs du Ministère de l’Ecologie auprès de présidents d’EPCI pour présenter leur démarche. Le préfet a « découvert l’exercice il y a une semaine. Aujourd’hui, on doit créer a minima un parc national de zones humides en France. Il y a 18 sites, dont celui dont vous parlez, qui agrège le Jura, la Saône-et-Loire et le Doubs », a tenu à rassurer Serge Castel.