Ils sont 1590 prestataires à avoir répondu à la récente enquête de conjoncture réalisée auprès des professionnels du tourisme régionaux, conduite par Bourgogne-Franche- Comté Tourisme. Un condensé de données destiné à tirer les conclusions d’une seconde saison estivale touchée par la crise sanitaire et qui permet également à la Région de plancher sur une stratégie touristique évoluée.
Le mois de juillet apparait ainsi comme meilleur en 2021 qu’en 2020, alors qu’août reste plus stable. Les zones de montagne (notamment les Montagnes du Jura), de campagne et de lacs et rivières (mention spéciale au Pays des Lacs) de la région ont attiré les touristes en nombre, alors que le tourisme urbain continue cette année d’être en difficulté.
Ainsi, 73 % des professionnels sont satisfaits de leur activité cet été.
« On a eu un été plutôt satisfaisant, bénéficiant du fait que les français sont restés en vacances en France, faute de pouvoir aller ailleurs. Le tourisme urbain n’a pas pu profité des visiteurs chinois et américains, très fréquents d’habitude. Ça a été compensé par une présence française et les hôteliers affichent un taux de remplissage d’environ 70%, ce qui est très bon. Des touristes du Nord de l’Europe étaient aussi présents et l’opération Sortez chez vous a bien marché. », commente Patrick Ayache, vice-président de la Région, en charge du tourisme, de l’attractivité de la région.
Des vacanciers plus jeunes…
Les activités recherchées par les touristes se concentrent toujours en priorité sur les activités en extérieur : La promenade et la randonnée pédestre, la découverte du patrimoine naturel, des sites et monuments emblématiques. Le vélo, très prisé cette année, a permis également la découverte de la région dans un cadre naturel et « aéré ». Enfin, la gastronomie et les produits du terroir, dont ceux liés au vin ou par exemple la route de l’absinthe, restent des incontournables pour les fins connaisseurs mais aussi désormais pour une tranche de touristes, plus jeune.
« Il y a peut-être eu des vacanciers plus jeunes, qui souvent partent une semaine à l’étranger. Pour cette catégorie, le changement est très net, ils sont beaucoup plus restés ou venus dans notre région pour profiter de ses atouts avec des attentes différentes des touristes plus classiques. Les touristes étrangers eux, venaient majoritairement du Nord de l’Europe. », poursuit Patrick Ayache.
… pour des activités « nature »
« La région a des atouts qui correspondent aux attentes de la clientèle. Les voies vertes, navigables, le massif montagneux, le slow tourisme… C’est une attente durable et de plus en plus voulu par le public. En discutant avec des opérateurs touristiques, des activités comme la spéléologie, le canyoning, ont été prises d’assaut tout l’été. La location de vélo, principalement électriques, a cartonné », ajoute le vice-président de la Région.
Interrogés mi-juin sur leurs projets de vacances, 6 Français sur 10 prévoyaient de partir en vacances entre juin et septembre. 59 % des Français sont bel et bien partis en vacances et /ou week-end au cours des mois de juillet et août alors qu’ils n’étaient que 53 % l’an passé.
Côté hébergement et portefeuille
Dans notre région, les touristes ont, comme à l’habitude, concentré leur fréquentation dans les hébergements non marchands, en particulier chez les amis et dans la famille. Outre ceux-ci, le mois de juillet a permis aux hôtels et aux locations meublées et chambres d’hôtes de progresser par rapport à 2020, alors que les campings sont restés plus en retrait. En août, les locations meublées et les chambres d’hôtes ont continué à être très fréquentées, alors que l’hôtellerie a été plus stable.
« Ce qui a été recherché c’est un cadre « vert » pour loger. La fréquentation était meilleure que l’an dernier, pas encore comme en 2019, mais la dynamique est bonne », indique Patrick Ayache. La politique touristique de la Région est aussi orientée par cette enquête de satisfaction.
« Nous avons incité les hébergements à innover, se renouveler pour attirer le public. Nous allons poursuivre sur cette voie. Un exemple très simple : beaucoup de visiteurs font de l’itinérance à vélo. Le soir en arrivant dans une chambre d’hôtes, très souvent, ils n’ont pas d’endroits pour garer leur vélo. Ça paraît bête et pourtant c’est une idée essentielle pour s’adapter à cette clientèle ».
Toujours d’après l’enquête, les dépenses des touristes semblent légèrement moins élevées cet été. En revanche les touristes ont maintenu ou allongé la durée de leurs séjours pour 84% des prestataires. La mise en place progressive du passeport sanitaire n’a à priori qu’assez peu influencé la fréquentation des hébergements, des lieux de visites ou des activités : 2 professionnels sur 3 n’ont noté aucun impact de cette mise en place dans la région.
« En 2030, il faudra faire sans la neige »
Alors que se déroulait la semaine dernière les États généraux de la transition du tourisme en montagne, en Bourgogne-Franche Comté, les changements ont déjà commencé.
« Il faut prendre en compte le tourisme quatre saisons et la disparition de neige en moyenne montagne. Clairement, nous voulons impulser le changement dans nos stations. Il n’y a désormais plus de financements concernant les équipements exclusivement liés au ski alpin. A Métabief, nous avons financé une luge qui fonctionne toute l’année est entre dans cette politique. Elle offre les mêmes sensations qu’une luge d’hiver. Les activités de raquettes, ski nordique, randonnées, les chiens de traineaux sont des idées à développer. En 2030, il n’y aura plus de neige à nos altitudes, il faudra faire avec ».
La saison hivernale commencera d’ici quelques semaines. Entre-temps, Patrick Ayache espère compter sur les vacances de la Toussaint pour compenser en amont, la saison hivernale, après un été très satisfaisant mais pas encore optimal.
M.S