Pierrine Guerin tient la pension canine et féline de Beaurepaire-en-Bresse depuis 2017. Elle s’est toujours investie pour les animaux et rêve de monter un refuge depuis trente ans. Elle a rencontré Sandra Aujard il y a quatre ans. Ensemble, elles ont décidé de créer une association, « Fight for animals », en avril dernier. « Il y avait des prises en charge vitales à assurer », expliquent les co-présidentes.
Les deux amies ont commencé par récupérer des animaux compliqués à placer, comme Rainbow, 2 ans, étiqueté comme « mordeur ».
« On sait qu’on les a pour longtemps. Cela coûte cher et il faut des personnes professionnelles en comportements pour s’en occuper », explique Sandra Aujard. Elles ont suivi aussi des chatons.
« Neuf. Quand on les a récupérés, ils avaient 48 h, raconte Pierrine Guerin. Il faut les biberonner toutes les trois heures et ils ne savent pas faire leurs besoins ». Huit ont survécu, aujourd’hui tous adoptés.
Les deux passionnées pensent qu’il faudrait un permis pour avoir un chien, avec une courte formation, ne serait-ce qu’une ou deux heures, pour comprendre comment fonctionne un chien, ses besoins, sa communication et les contraintes que cela implique.
« Quand on touche au porte-monnaie, cela responsabilise les gens ».
« Pendant le confinement, le maître était là tous les jours »
Comme toutes les associations qui œuvrent pour les animaux, elles témoignent d’un après-Covid difficile.
« Pendant le confinement, le maître était là tous les jours. Du jour au lendemain, il n’était plus là. Donc l’animal s’est mis à tout casser. Un enfant de deux ans, si vous le laissez seul, lui aussi va faire des bêtises et dessiner sur les murs ».
Trop de gens ont décidé que la solution était l’abandon : « C’est compliqué psychologiquement pour l’animal ». Certains ne s’en remettent pas.
« Les gens qui veulent adopter trouvent que nous posons beaucoup de questions, poursuivent les deux femmes. Nous ne voulons pas que l’animal revive de revenir à l’association. Le but est de trouver sa famille idéale, même si cela doit prendre plus de temps ».
Des choix difficiles, tous les jours
Tous les jours, il y a des choix difficiles à faire. « On ne peut pas tout gérer. » Plus de box, plus de places dans la vieille caravane retapée pour accueillir les chats… Et en face, des personnes qui veulent abandonner leur animal parce qu’il perd ses poils, qu’il ne lèche pas assez son maître, qu’il pleure parce qu’il a faim…
« En sauver un, c’est une goutte d’eau, mais quel moment magique ! », lâchent les deux comparses, les larmes aux yeux. Elles sont intarissables. Des histoires, elles en ont déjà à la pelle. Elles sont souvent très moches, mais il y a des happy ends.
« Nous voulons faire ce que les autres associations qui font beaucoup, ne peuvent pas faire pour sauver encore plus d’animaux ».
Elles souhaitent créer prochainement un refuge sur un autre site, pour disposer de plus de places d’accueil. Dans leurs projets aussi, organiser des séances de prévention de la morsure auprès des enfants, utiliser la médiation animale car « ça marche ».
Entre autres petites gouttes d’eau…
Pour faire des dons (argent, croquettes, jouets…), association.fight.for.animals@gmail.com
www.facebook.com/Association Fight For Animals