Pouvez-vous présenter Françoise Poulet à nos lecteurs ?
Je suis née à Champagnole où mes parents tenaient une librairie. Après mes études à l’école normale d’institutrices de Lons-le-Saunier, j’ai été nommée à Champagnole, à l’école maternelle Hôtel de ville où j’avais été moi-même élève ! D’abord professeure des écoles adjointe de Madame Socié dont je veux saluer ici la mémoire et qui fut pour moi une très inspirante professeure de pédagogie !… Puis ensuite j’ai été directrice, avec mes collègues également passionnées par leur métier, nous avons mené de très beaux projets dont les parents et les enfants se souviennent encore !
« En très grandes vacances » depuis 2002, j’ai voulu utiliser mon expérience d’enseignante d’une part en créant un groupe de paroles de parents, « Questions de parents » que j’ai animé pendant 20 ans et que je poursuis maintenant sur mon blog où je publie chaque mois un article sur la parentalité. Et d’autre part, en 2006, réalisant ainsi mon rêve de petite fille née au milieu des livres, en écrivant mon premier petit livre rouge… et j’ai continué car voici le n°8 !
Et Framboise ?
Pourquoi Framboise ? Tout simplement un surnom que m’ont donné un jour mes petits élèves suite à la réflexion de l’un d’entre eux, comme j’étais souvent habillée en rouge et que les enfants étaient très sensibles à mes tenues : « J’ai envie de te croquer comme si tu étais une framboise ». Ce surnom a été très vite adopté même par les parents, les amis, la famille… jusqu’à supplanter parfois mon vrai prénom « Françoise » !
Ce fut pour moi évident de l’utiliser pour créer ma maison d’éditions « Framboise Éditions » et ainsi appeler mes livres « les petits livres rouges de Framboise ».
Vous venez de faire paraitre « Je ne veux plus aller à l’école ». Pouvez-vous nous résumer ce nouveau petit livre rouge, le 8e de votre collection ?
Mon 8e ouvrage vient de paraître « Je ne veux plus aller à l’école ». Il aborde le sujet tabou des violences sexuelles faites aux enfants, sujet d’actualité car près d’un enfant sur cinq est victime de violence ou d’abus sexuels… Ce nouveau petit livre rouge offre des clés pour apprendre à l’enfant à se protéger et à oser « dire non » !
Selon le concept que j’ai créé, je ne raconte pas des histoires issues de mon imagination mais je relate des histoires vraies vécues par mes petits élèves relatives tout simplement aux évènements de la vie dont les parents ou les adultes en général ont du mal à parler, des sujets sur lesquels la communication n’est pas aisée. Des sujets qui dérangent. Naissance, secrets de famille, divorce, identité, déménagement, mort d’un proche, maladie grave d’un enfant, jalousie dans la fratrie…
Pourquoi ce choix ?
Tout simplement parce que les adultes que nous sommes croient toujours que l’enfant est trop petit pour comprendre alors nous nous taisons parce que nous ne savons pas que lui dire et comment lui dire, ou nous lui disons autre chose que la vérité, voire même des mensonges ou des métaphores qui le trompent. C’est oublier que l’enfant est une éponge, et qu’il a toujours « les oreilles qui traînent », c’est oublier qu’il comprend qu’il se passe quelque chose, dont on ne lui parle pas, qu’il ne comprend pas et il va exprimer ses soucis, son mal-être non pas avec des mots, mais avec son corps, à travers des comportements, voire même des maladies. Parfois son esprit tellement encombré par des questions existentielles n’est plus apte aux apprentissages. Ces non-dits ou ces mal-dits vont l’empêcher de grandir et de s’épanouir dans de bonnes conditions. Rares sont les enfants qui ont de réels problèmes de compréhension, le plus souvent ce sont des blocages dus à ces évènements qu’ils ont pu vivre aussi in utero ou qu’ils sont en train de vivre. Laisser les enfants avec leurs problèmes c’est comme les laisser grandir avec un caillou dans leur chaussure… ou une épine dans le pied. Il suffit de leur parler avec des mots simples et justes, surtout des mots vrais. Et la plupart du temps quand la réalité lui est dite, tout se remet en place très vite. Le message de mes petits livres rouges est de parler vrai. Les mots plutôt que les maux.
Quels sont les premiers retours ?
Les premiers retours sont des remerciements d’avoir « osé » aborder ce thème pour permettre d’échanger avec les enfants… « Merci d’aborder ce thème », m’écrit une maman. Un autre témoignage : « Je me trouve émue et chanceuse d’avoir un outil de plus pour m’aider et aider ma petite fille à aborder ce sujet si délicat… Il n’y aura jamais assez de prévention mais quelle chance nous avons d’en parler grâce à toi ! » D’autres personnes sont surprises que de telles situations se passent à l’école maternelle… et pourtant je n’ai rien inventé !!
Par expérience, qui sont vos lecteurs et jusqu’où voyagent vos écrits ?
Bonne question ! Que l’on soit grand ou petit, les petits livres rouges nous concernent ! Ils sont pour tous les âges de la vie, pour l’enfant qui vit la situation et aussi pour les adolescents et les adultes qui ont grandi avec leurs blessures d’enfant, leur enfant intérieur étant toujours présent en chacun d’eux. Grâce aussi aux dessins de mon illustratrice, l’artiste Françoise Sablons, ils vont parler à nos émotions. Parents, grands-parents, thérapeutes par exemple… les utilisent. Ce sont des histoires à réfléchir et des histoires à guérir.
Où nos lecteurs peuvent-ils trouver votre livre ?
Ce nouveau petit livre est disponible sur mon site. https://framboiseeditionsorange.blogspot.com où je propose même une dédicace.
Il est déposé pour l’instant dans les librairies de Champagnole, Une soirée rencontre dédicace a d’ailleurs eu lieu jeudi 19 octobre à la librairie « Le domaine des murmures ». Prochainement dans les librairies du Jura, Dole, Lons, Arbois, Poligny, Saint-Laurent-en-Grandvaux où auront sûrement lieu des rencontres dédicaces dans les mois à venir.
Quel est son prix ?
Chaque petit livre rouge coûte 12 €.