« Peu de mortalités » : d’après Roland Brunet, président de la Fédération de pêche du Jura, le bilan de la saison écoulée aurait pu être beaucoup plus dramatique. La faune aquatique a bravé les étiages historiques, les températures de l’eau trop élevées et des records de chaleur : une relative surprise, en particulier pour les poissons les plus fragiles (truites). Consciente que la situation sera sans doute amenée à devenir un jour la nouvelle norme, la Fédération de pêche du Jura réalise un bilan de la saison à partir de relevés de terrain. Objectif : « définir des curseurs » permettant à l’avenir d’agir immédiatement en cas de force majeure. Cette année, « le Jura a été le seul département à obtenir une interdiction de la pratique des sports aquatiques » souligne Roland Brunet, mais il a fallu du temps pour prouver que la faune de nos rivières était en danger de mort. Les pêcheurs, soucieux de préserver la ressource, envisagent aussi d’autres leviers d’action : « abaisser le quota de prélèvement des truites sauvages à 2 ou 3 par jour et par pêcheur », relâcher avec moins de dégâts les poissons pris sur les parcours ‘no kill’, voire instaurer un quota annuel de prises, à l’instar des chasseurs (lire encadré).
Mais afin de ne pas réduire en permanence le champ du possible, la Fédération de pêche du Jura a aussi prolongé de deux à trois semaines la pêche du corégone, un salmonidé lacustre qui lui se porte bien. Enfin, d’autres pays (Slovénie, Bosnie) et d’autres départements (Loire) attirent avec succès des pêcheurs venus de loin grâce à des déversements massifs de beaux poissons : pourquoi ne pas en faire de même sur des parcours désormais sinistrés ? Une façon peut être de miser sur le tourisme pêche, à défaut de pouvoir faire tomber la pluie et refroidir la planète.
La rédaction
Des quotas à l’instar des chasseurs ?
A propos de zones ‘no kill’ où il est obligatoire de relâcher (avec soin) les poissons capturés, Roland Brunet ne s’en dit pas partisan à outrance. En cause, des poissons stressés qui se terrent en journée, ou qui périssent du fait d’infections causées par les piqûres des hameçons. En revanche, pourquoi ne pas prendre exemple sur les chasseurs, qui depuis longtemps baguent leurs captures avec un quota annuel de bracelets ? Une idée à creuser…