L’invitée de la semaine : Suzanne Nicey

Ambassadrice géomatique. Telle est la fonction de Suzanne Nicey, géographe de formation, missionnée par la Région Bourgogne Franche Comté. Sous cette dénomination abstruse, une ambition : permettre à chaque commune un accès gratuit aux données cartographiques ou infographiques les concernant. Et pour ce faire, des outils : la construction, la mise en ordre et la mise à disposition de bases de données. Rencontre.

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Suzanne Nicey

Suzanne Nicey, comment définir votre mission ?
« Je suis animatrice, et j’interviens dans le cadre d’une action régionale pour mutualiser le foisonnement des données et études disponibles dans tous les domaines et pour les mettre à disposition de tous. Un exemple d’enjeu : guider les communes dans la publication de leurs adresses suite à la promulgation de la loi 3DS ».

C’est une obligation ?
« Oui. En lien avec l’association des maires du jura, IDEO BFC (mission de l’Agence régionale du numérique et de l’intelligence artificielle.-ARNIA) forme les Maires via des webinaires puisque l’article 169 de la loi 3DS impose à chaque commune de publier la dénomination des voies et la numérotation des constructions ».

Les adresses posent-elles vraiment un problème ?
« En effet, si une adresse n’est pas connue des services de secours, ils peuvent arriver malheureusement trop tard. Si une adresse n’est pas connue, vous ne pouvez pas prendre un abonnement à la fibre. Et, plus légèrement, si votre adresse n’est par répertoriée dans les GPS, votre soufflé sera retombé quand vos invités auront fini par trouver votre maison ».

Pour les communes, c’est donc un travail supplémentaire ?
« Mais également une sécurité. C’était aussi la demande de l’Association des Maires de France. Et puis nous leur avons mâché la tâche. En fait, l’essentiel du travail, a été fait en amont . La plupart des adresses existaient mais disséminées entre de multiples opérateurs : ENEDIS, les pompiers, les services fiscaux, l’IGN, La Poste, l’Insee… Elles ont été toutes récupérées, puis triées avec un algorithme et rassemblées en une base unique, la Base Adresse Nationale (BAN). A l’heure d’aujourd’hui, il appartient simplement aux communes de vérifier l’exactitude de ces données brutes. Et je suis là pour les aider, en lien très étroit avec l’association des maires du Jura qui en a bien compris l’intérêt ».

Ce souci de rassembler l’existant va-t-il s’étendre à d’autres domaines ?
« C’est l’idée. La numérisation évite les redondances. Si une direction des territoires dispose de photos aériennes, les rendre disponibles dans une base de données évitera à des communes qui peuvent également en avoir besoin ou à d’autres services de l’Etat de devoir les refaire. La solution passe par l’open data : des bases de données disponibles avec à la clé des économies de temps et d’argent public. Beaucoup sont déjà rassemblées sur un site, le portail de la donnée et de la connaissance, dont la maîtrise est confiée à IDEO BFC et consultable sur le site : https://ideo.ternum-bfc.fr
L’outil est simple d’utilisation et même très ludique. En général les élus prennent plaisir à naviguer sur la carte virtuelle de leur commune ».

Lien : https://mes-adresses.data.gouv.fr/new