» L’urgence est absolue, nous devons réagir rapidement », affirme Thierry Gaffiot, adjoint à la ville solidaire, à la santé et aux affaires sociales, lors d’une réunion spéciale dédiée à présenter les plans de logements en compagnie de la directrice du CCAS, Céline Blondel, du directeur un pôle social et du SIAO, Éric Mourez et de la directrice de la résidence autonomie Colbert, Valérie Grimpret. Rapidement après le début du conflit, Jean-Yves Ravier a exprimé son soutien auprès de la population ukrainienne et souhaité faire de Lons une ville « de paix et solidaire » en annonçant deux actions fortes : la collecte de dons à Juraparc et l’accueil des réfugiés. « Nous avons dû définir très rapidement comment héberger, accueillir et accompagner ces réfugiés. La résidence Colbert disposait de trois logements vacants et la résidence étudiante de cinq T1. Ils seront mis à disposition des réfugiés le cas échéant ».
Eric Mourez, directeur du pôle social du CCAS précise : « Le CCAS gère tous les appels du 115 du Jura. Depuis 2018, nous disposons d’un service spécifiquement dédié à tous les réfugiés. 31 places sont disponibles pour ces populations. Nous y employons des traducteurs, des psychologues et des travailleurs sociaux. Nous avons donc sollicité ce service pour une mise en place de travail étroit avec la préfecture. Chaque réfugié doit se présenter en préfecture qui appellera immédiatement le 115 afin de trouver un logement d’urgence ».
Thierry Gaffiot ajoute : « Nous tenons à faire taire la polémique qui enfle en précisant que nous traitons de la même façon tous les réfugiés se présentant à nos portes ! Il n’y a pas de différences de traitement en fonction du pays d’origine ».
L’élan de solidarité de toute une population
Mais ces logements ne sont pas extensibles et la générosité de tous est mise à contribution : « Nous avons déjà reçu des appels de personnes proposant des logements en faveur des réfugiés, souligne Thierry Gaffiot. C’est un très beau geste solidaire qui mérite toutefois d’être encadré comme il se doit. Nous ne cachons pas la vérité aux propriétaires en leur expliquant que l’engagement peut être fait sur plusieurs mois, voire plusieurs années. Nous ne savons pas combien de temps va durer le conflit. Il est donc nécessaire de savoir où on met les pieds en proposant son logement ».
Pour faire face aux propositions et surtout les gérer en bonne intelligence, la municipalité et le CCAS vont se réunir avec le président d’ECLA, Claude Borcard. Une nécessité afin de coordonner toutes les informations et les offres d’aide : « Outre des logements, nous avons également besoin de traducteurs et d’interprètes. Les particuliers peuvent d’ores et déjà se manifester sur le site internet www.jeveuxaider.gouv.fr, ou directement au CCAS. Nous échangerons ensemble sur les modalités d’accueil et étudierons la pertinence du logement en fonction de différents critères, comme les écoles, l’accès aux soins…, ajoute Eric Mourez. Les choses vont de toute façon évoluer au fil des besoins et l’ensemble du Jura est concerné ».
Pour le moment, la collectivité règle les dépenses liées au logement, à la communication et aux besoins vitaux des réfugiés, jusqu’à ce que le foyer dégage des revenus : « Les réfugiés de guerre disposent d’un passeport spécifique leur permettant de travailler immédiatement sur le territoire ».
Les premiers réfugiés sont arrivés à Lons-le-Saunier
Les services sociaux de la ville ont été avertis de l’arrivée d’un groupe de cinq personnes quelques jours avant leur venue. Les équipes de la résidence Colbert se sont mobilisées afin de préparer un logement entièrement meublé visant les recevoir : un T2 et un studio leur ont donc été attribués. Deux adultes, un enfant de 7 ans et un adolescent ont pu trouver refuge après des jours de voyage harassant et ce, dès leur arrivée mardi 8 mars. La veille, six personnes se sont présentées à la préfecture : quatre adultes et deux enfants. Ils ont immédiatement été pris en charge, exténués par 7 jours non-stop de voyage. Venus tout droit d’Odessa, le soulagement se mêlait à la fatigue sur leurs visages à leur arrivée à Lons. Ces deux familles ne seront certainement pas les dernières à solliciter la solidarité des jurassiens.