Quelle est la situation du tennis dans la Région ?
Nous avons comme toutes les activités subi les conséquences de la crise sanitaire avec une baisse du nombre de licences et peu de manifestations organisées par les clubs comme par la Ligue. Deux années perturbées donc mais un retour à la normale qui est amorcé avec la satisfaction aujourd’hui d’avoir déjà retrouvé un niveau d’avant-crise ce qui n’est pas forcément le cas de toutes les autres disciplines sportives. On compte 26 700 licenciés pour l’ensemble de la Ligue Bourgogne Franche-Comté. C’est donc encourageant d’autant plus que les compétitions, tournois et activités des écoles de tennis ont repris.
Comment a évolué la pratique du tennis ces dernières années ?
On reste le deuxième sport en nombre de licenciés pratiqué sur l’ensemble du territoire, derrière le foot. Le tennis est évidemment moins populaire mais de nombreuses raisons expliquent cela. D’abord c’est un sport individuel. Il n’est pas forcément facile à maitriser techniquement et on doit faire face à une offre de sports de plus en plus diversifiée, par exemple avec l’essor du badminton en ce qui concerne les sports de raquettes. Ensuite, pour jouer, il faut trouver la structure et les partenaires… mais tout cela ne nous empêche pas d’avoir toujours plus d’un million de licenciés et sans doute beaucoup plus de pratiquants.
Souffrez-vous d’une image de sport élitiste ?
Peut-être par le passé mais plus aujourd’hui. On ne peut en effet pas nous reprocher d’être un sport cher alors que la part fédérale d’une licence est l’une des moins élevées par rapport à d’autres sports. L’image me parait donc fausse autant en ce qui concerne l’adhésion que le coût d’un équipement devenu aujourd’hui très abordable. La preuve est que le tennis est redevenu un peu plus populaire au fil du temps ces dernières années.
Quelles actions mettez-vous en place pour attirer de nouveaux pratiquants ?
A côté de nos bénévoles dans les clubs, la Ligue dispose de cadres techniques et conseillers en développement pour intervenir notamment auprès des écoles de tennis. Nous mettons en place des jeux de balle plus ludique comme le padel. La discipline fait partie intégrante de notre Fédération tout comme le beach tennis. On promeut aussi l’urban tennis dans les villes et quartiers, ces installations sur des espaces plus réduits donc qui ne nécessitent pas de lourds investissements d’infrastructures.
Ne manque-t-il pas des résultats au niveau des grands joueurs ?
La question de l’apport des victoires se pose en effet. Cela semble vrai dans des sports comme le foot où après la Coupe du Monde le nombre de licenciés augmente. Dans le tennis, nous avons eu ces dernières années des succès dans des tournois du Grand Chelem chez les féminines avec Mary Pierce, Amélie Mauresmo ou Marion Bartoli mais ça n’a pas engendré un regain d’activité dans les clubs. Mais au moins ces moments forts mettent en lumière notre sport et permettent de communiquer sur nos valeurs et notre engagement en matière de formation des jeunes.
En parlant grands tournois, un avis sur Roland-Garros ?
En tant que vice-président délégué de la Fédération Française de Tennis je suis pleinement impliqué, en étant sur le terrain au contact des clubs dans un souci de proximité mais aussi investi dans l’organisation de ce tournoi qui retrouve cette année sa configuration habituelle, au printemps. Il génère beaucoup d’envie et d’effervescence dans les clubs chez les pratiquants mais bien au-delà.
Concernant les pronostics, nous n’avons pas revu cette année encore de vainqueur français chez les garçons. Mais on aura bénéficié d’un beau spectacle avec Djokovic, Nadal et Alcaraz…