Ils sont en place depuis trois ans. Tout d’abord appelés MSAP (maisons de services au public), ces espaces qui répondent à des attentes de services de proximité sont désormais dénommés France Services.
On oublie souvent que ces guichets font suite aux critiques sur le recul des services publics dans les territoires ruraux exprimées au cours du grand débat national qui a suivi les manifestations des gilets jaunes. « Je veux qu’on mette en place cette maison qui s’appellerait « France services », où, dans chaque canton, on pourrait avoir un lieu où serait regroupé l’accueil pour le public de services de l’Etat. Mais on propose aux collectivités locales d’y être aussi présentes et à tous les opérateurs », déclarait le président de la République, Emmanuel Macron, en avril 2019.
Début 2023, le Jura compte 25 guichets France Services, une dotation satisfaisante. Ils donnent accès à neuf partenaires nationaux : ministères de l’intérieur et de la justice, direction générale des finances publiques, Pôle emploi, assurance-retraite, Assurance-maladie, allocations familiales, Mutualité sociale agricole, La Poste, Agence nationale des titres sécurisés. Dans certains espaces, des partenaires locaux sont présents. Ces maisons sont le plus souvent portées par des collectivités, mais aussi par des associations et La Poste.
Un vrai besoin
Le préfet a rassemblé récemment les agents d’accueil et les élus. Le sénateur, Bernard Delcros, auteur d’un rapport sur le programme, avait été convié. « Il y a une vraie satisfaction des élus et également des usagers car elles répondent à un vrai besoin », a-t-il introduit. L’élu du Cantal fait 27 propositions pour les améliorer, parmi lesquelles : valoriser les agents d’accueil, pérenniser les conseillers numériques, retravailler le cahier des charges afin que les usagers obtiennent un rendez-vous avec l’opérateur car tous ne sont pas engagés de la même façon, enrichir l’offre de services, former au niveau départemental, mettre du lien entre les France Services et les secrétariats de mairie…
Il y a un sujet aussi sur leur financement. Le coût minimum est de 100 000 euros par an. L’aide apportée par l’Etat est de 15 000 euros (et 15 000 euros par les opérateurs). « Il faut pérenniser le financement et le réhausser pour idéalement arriver à 50 000 euros », ajoute le parlementaire. Les usagers qui ne peuvent pas se déplacer jusqu’au guichet pose une autre problématique. « Le ministre de la transformation et de la fonction publiques, Stanislas Guerini, m’a proposé de conduire une mission pour faire aboutir un certain nombre de ces propositions. » Il semble en phase sur ces sujets et défend des France Services « nouvelle saison ».
Les trois objectifs de l’ANCT
Patrick Vautier, vice-directeur du programme France Services de l’ANCT (Agence nationale de la cohésion des territoires), veut « consolider ce réseau qui marche sur deux pattes : la médiation administrative et la médiation numérique. 2023 va être une année de grands chantiers à trois niveaux ». Premièrement, pour la fréquentation : il faut l’augmenter. Les grandes conventions nationales vont être resignées et il faudra revoir les départementales. L’ANCT évalue un partenariat avec Information jeunesse et commence une expérience avec les Crous qu’elle a bon espoir de généraliser en 2024. Deuxièmement, la qualité : la formation des nouveaux agents va être doublée et des visites seront organisées pour voir comment les France Services ont évolué. Troisièmement, la proximité. Tous les Français doivent être à moins de trente minutes d’un France Services.
Top 3 des demandes dans le Jura en 2022
1/ les immatriculations de véhicules
2/ les retraites
3/ les impôts
Jean-Louis Millet : « Ce sont des bonnes à tout faire »
« J’aimerais que les gens qui ont conçu France Services fassent le travail. C’est devenu un déversoir. Ce sont des bonnes à tout faire. Il faut définir leur rôle car si on continue de les asphyxier, on va dans le mur. »