Georges Curie, vous venez de sortir un ouvrage intitulé « Les escaliers de Dole, marche et rêves ». Pourquoi et comment cette drôle d’idée d’écriture s’est-elle révélée à vous ?
L’escalier, objet incontournable dans tout bâtiment comportant au moins un étage reste cependant un éternel piétiné. Malgré cela, au fil des siècles, les bâtisseurs n’ont cessé de chercher à lui donner, au-delà de son aspect pratique des aspects esthétiques situant bien son importance au quotidien. C’est dans cet esprit, si le livre devait dépasser les simples frontières de Dole, que le sous-titre « Marches et Rêve « prend tout son sens.
Vieux Dolois de la rue Mont-Roland habitué de l’Hotel Froissard et des Grands Escaliers de la Place aux Fleurs l’idée de faire ce livre s’était imposée à moi il y a bien longtemps renforcée qu’elle était par mon éloignement pendant de longues années. La richesse et la diversité des escaliers de « ma ville » m’ont permis de centrer l’ouvrage sur Dole plutôt que de rechercher des exemples dans l’hexagone, ce qui en aurait diminué l’intérêt. Une autre raison plus récente celle-ci c’est le fait que de nombreux escaliers sont devenus invisibles aux dolois sous la tyrannie des digicodes. Même si tous ne sont pas recensés, la centaine d’escaliers apparaissant dans l’ouvrage donne aux dolois une raison d’être fiers de leur cité.
Parmi les nombreuses photos que l’on trouve au fil de pages, vous y évoquez notamment l’escalier dans toute sa dimension symbolique : religieuse, philosophique, littéraire, poétique… Votre œuvre serait-elle une voie d’ascension ayant pour objectif l’élévation de la conscience ?
Hormis des textes de souvenirs précis de jeunesse ayant pour cadre les escaliers, figurent ici ou là des idées, sentences, aphorismes et autres élucubrations puisées à la source de mes expériences d’adultes où la référence à ce que peut suggérer l’escalier n’est pas absente. Il n’est pas besoin d’être un grand érudit pour avoir en mémoire le nombre de situations, ayant pour cadres quelques marches, évoquées dans des textes religieux (l’échelle de Jacob) littéraires (le grand escalier d’autant en emporte le vent) historiques (les adieux de Fontainebleau). Quant aux textes poétiques ils foisonnent sur le net. Le meilleur exemple des vertus prêtées à l’escalier pour ce qui me concerne réside dans l’expression « avoir l’esprit d’escalier » Beaucoup y voient un coté péjoratif attribué à une personne n’ayant guère de répartie. J’y vois au contraire le coté réfléchi de qui ne parle pas à tort et à travers mais sait attendre afin de ne pas émettre quelque parole irrémédiabl
Avez-vous d’autres projets ?
Vous l’aurez compris je ne suis ni un écrivain ni un historien. Je suis simplement un dolois amoureux du patrimoine et de sa ville, soucieux de la faire connaitre à l’extérieur, mais aussi persuadé qu’à travers des livres comme celui-ci beaucoup de dolois peuvent encore apprendre sur leur cité. Je pense par exemple aux façades et aux mansardes ignorées à celui qui ne lève jamais les yeux. Et puis, idée peut-être saugrenue, mais une visite récente au cimetière de Landon m’a permis de découvrir des trésors insoupçonnés d’architecture funéraire. Objet d’un livre, pourquoi pas.
Les Escaliers de Dole « Marches et Rêves »
Photos et textes Georges Curie
Avec la participation de Colette Andriot, Michel Buzon, Patrice Llaonna, Jacques Moulin, Claude Vercey, Odile Vie-David.
Éditions de la Passerelle
Impression LIG Dole
128 pages – Prix 22 €