Durant la guerre franco-prussienne (1870-1871), des dizaines de milliers de Français périrent. Au lendemain de ce conflit, et plus précisément en 1887, le Souvenir français était créé. Aujourd’hui, il existe des antennes départementales et locales de cette association patriotique, dont un comité à Dole. Patrick Revilloud en est le président depuis fin 2021. Lorsqu’il a pris la présidence, sur le papier, il y avait 172 adhérents au Souvenir français de Dole, bien que moins étaient réellement actifs.
Trois objectifs principaux
Le Souvenir français s’est fixé trois objectifs principaux. « Le premier est l’entretien des tombes, des stèles, de tous les lieux de commémoration et de mémoire. Cela peut être des terrains où il y a eu des événements et cela se fait souvent en lien avec les collectivités territoriales », explique Patrick Revilloud, avant de poursuivre ; « le deuxième axe, c’est tout ce qui est commémoration des morts pour la France, pour ne pas les oublier. On essaie de faire en sorte qu’elles soient vivantes partout, même si ce n’est pas évident de mobiliser. On veille à ce que leur sacrifice soit respecté, au moins lors des commémorations. »
« Le troisième et dernier axe porte sur la transmission du devoir de mémoire. Il faut préparer les générations futures à ne pas oublier non plus. C’est un gros travail à destination des jeunes. On intervient donc dans les écoles, dans les collèges et les lycées », ajoute le président du Souvenir français de Dole.
Pour sensibiliser le plus possible les jeunes, le Souvenir français de Dole aide au financement de sorties scolaires sur des lieux de mémoire. Les membres de l’association souhaiteraient que tous les enfants aillent sur un lieu de mémoire au cours de leur scolarité. Pour cela, ils accompagnent financièrement les classes pour aller, par exemple, à Verdun ou à Douaumont. « On a aidé le collège Ledoux à aller à Verdun. On va aider prochainement le lycée Duhamel pour aller sur les plages du débarquement. On aimerait pouvoir développer cela, parce qu’il faut du concret pour les jeunes », souligne Patrick Revilloud.
Le Souvenir français aux côtés des communes
En parallèle, le Souvenir français de Dole travaille en coopération avec les communes. Certaines localités sont d’ailleurs très sensibles au devoir de mémoire, comme Dole et Choisey. À Dole, « le carré militaire pour les victimes de 14/18 a été refait récemment. Là où habituellement le Souvenir français prenait en charge, la ville de Dole a tout payé. Choisey a renouvelé un monument pour les victimes de 14/18 aussi et le maire nous a dit que c’était normal que la commune fasse cela, sans prendre l’argent du Souvenir français », indique Patrick Revilloud.
Un autre problème est l’abandon des tombes des morts pour la France. Patrick Revilloud ne souhaite évidemment pas que les restes des sacrifiés pour la patrie finissent dans une fosse commune. « On se charge avec la commune en question de relever ces tombes et de faire un lieu de sépulture commun avec les autres morts de 14/18. Cela a été fait à Champvans », précise-t-il.
La dimension de collecte de sources se développe également au Souvenir français de Dole. L’association patriotique récupère, par exemple, le patrimoine de certaines associations dissoutes. De plus en plus de particuliers contactent également le Souvenir français pour donner des archives privées. À l’échelle nationale, l’association est un véritable centre de recherche et de ressources, au niveau local, il y aspire de plus en plus.
À la recherche de bénévoles…
Pour mener à bien ses précieuses missions, le Souvenir français repose essentiellement sur deux sources de financement : une quête faite à l’entrée des cimetières pour la Toussaint et des subventions versées par les communes.
« On aimerait bien quand même qu’un certain nombre de personnes nous rejoignent pour porter ce devoir de mémoire », confie Patrick Revilloud.
N’hésitez donc pas à rejoindre les rangs de cette association patriotique apolitique, ouverte aussi bien aux civils qu’aux militaires. Le maillage territorial est relativement important, puisqu’il existe environ un Souvenir français par canton.
