Lors du vote de leur budget 2024, les conseillers départementaux ont délibéré pour une contribution de 10 millions d’euros au budget du Service départemental d’incendie et de secours. La part des communes et EPCI sera de 10 250 000 euros. « Ce budget sera très difficile à tenir », a annoncé le président, Clément Pernot, alors que celui-ci n’a fait qu’augmenter pour atteindre ce « seuil ».
La collectivité entend ainsi faire face aux problématiques liées à l’inflation, en particulier l’énergie. Mais aujourd’hui, le souci de Clément Pernot n’est pas là. Le sujet des années à venir sera le manque de pompiers.
« On a fait le nécessaire pour qu’il y ait un maillage territorial, afin que nos administrés se sentent en sécurité et ça fait partie de la politique d’attractivité. Cela se substitue aussi à un manque de la problématique médicale sur nos territoires et derrière, on doit avoir un service de sécurité civile qui soit pertinent », a rappelé l’élu.
Ce service de sécurité civile est principalement animé par les pompiers « et ce sont généralement les seuls qui soient en capacité d’agir rapidement, immédiatement, sur le territoire, dans tous ces coins et recoins ». Mais cela a une « contrepartie lourde : celle de trouver les personnels en nombre qui permettent justement d’assumer un service qui malheureusement est de plus en plus sollicité puisqu’il est sollicité largement 24 h sur 24 ».
Une carence la journée
Pour Clément Pernot, la nuit ne pose pas de problème, « c’est un peu le paradoxe. Les volontaires sont là, ils travaillent la journée principalement, donc on a une carence de volontaires en journée ». Et de poursuivre : « Certains voudraient que l’on recrute massivement pour faire face à toutes les nouvelles demandes – en particulier les pompiers professionnels et cette revendication n’est pas que départementale, elle est nationale ». L’éloignement des services médicaux, le vieillissement de la population, les nouvelles calamités météorologiques, font qu’il y a une augmentation des interventions des pompiers très significatives.
« Si le budget continue de monter, il va vraiment falloir s’interroger, voir comment on réorganise le service des pompiers en ayant peut-être un service de journée, un service de nuit, mais en n’ayant pas peur d’affronter cette vérité », a prévenu Clément Pernot. « Qu’on mette nos habitants en sécurité la nuit, on a l’outil pour le faire. Que l’on charge toutes les casernes en nombre de personnes suffisantes, matin, midi et soir, ça, on sait que ce n’est plus possible, donc il faut à partir de là repenser un système pour qu’on puisse assumer pleinement notre responsabilité en termes de sécurité civile sans être dans des excès parce que les excès créent aussi des maux. » Il faisait référence à l’installation de professionnels à Arinthod. « Le professionnel au bout d’un an veut s’en aller parce qu’il s’ennuie ».
Le président a conclu en indiquant que la clé du système sera trouvée au sein du conseil d’administration du Sdis.
Le budget du Département en bref
Le budget primitif 2024 est de 366,3 M€, dont 141,2 M€ seront consacrés aux affaires sociales.
Le montant de la section investissement est de 81 M€. La collectivité va poursuivre ses investissements dans les bâtiments et collèges (14, 8 M€) : réhabilitation du collège Maryse-Bastié, travaux d’économie d’énergie et de mise en accessibilité handicapés, projet immobilier du secteur Rouget-de-Lisle…
Concernant les routes, des travaux importants sont annoncés (25,5 M€) : Pont de Salans, RD 1083 entre Plainoiseau et Mantry, la descente de Montaigu et le giratoire d’Arbois.
L’année doit également être marquée par le lancement de deux villages d’enfants à Lons-le-Saunier et Dole, destinés notamment à regrouper les fratries à la charge de la collectivité, ainsi que de Maisons d’enfants à caractère social (Mecs) de nouvelle génération.