Pôle emploi vient de dévoiler les résultats de son enquête annuelle sur les besoins des entreprises jurassiennes en main d’œuvre. « Celle-ci mesure les intentions d’embauche et non les recrutements, précise Muriel Ketterlin, directrice territoriale Pôle emploi Jura / Haute-Saône, et les difficultés anticipées de recrutement. » Au niveau régional, 19 350 établissements ont répondu ; dans le Jura, 2 104 établissements, ce qui ne représente que 10,9 % de répondants.
Contrairement à la Bourgogne/Franche-Comté, le Jura enregistre une baisse de projets de recrutement par rapport à l’an dernier (- 1,5 %) : 4 320 projets à Lons, 3 010 à Dole, 1 860 à Saint-Claude. Plus d’une intention d’embauche sur deux concerne les services (4 363). Puis viennent l’industrie (1 513), l’agriculture (1 318), le commerce (1 277) et la construction (724).
Les cinq métiers les plus recherchés par les employeurs sont des : viticulteurs, arboriculteurs salariés, cueilleurs (774) ; ouvriers non qualifiés des industries chimiques et plastiques (354) ; serveurs de cafés, de restaurants et commis (313) ; aides-soignants (283) et agents d’entretien de locaux (262). Concernant les emplois dans l’agriculture et la restauration, il s’agit majoritairement de contrats saisonniers.
Si la part des projets jugés « difficiles » diminue, le directeur des agences de Lons et Champagnole, François-Xavier Sauvegrain, a remarqué que « pour celui qui n’a pas de diplôme, il est plus facile aujourd’hui de retrouver du travail ». Les difficultés les plus nombreuses concernent les métiers du BTP et ceux de la santé et de l’action sociale. Le bassin de Dole fait partie dans la région de ceux qui rencontrent le plus de difficultés de recrutement.
Surveillant : un métier très recherché
Les dix métiers qui trouvent le plus difficilement preneurs dans le Jura sont les : surveillants d’établissements scolaires, couvreurs, soudeurs, menuisiers et ouvriers de l’agencement et de l’isolation, charpentiers bois, plombiers et chauffagistes, pharmaciens, chaudronniers / tôleurs / traceurs / serruriers / métalliers, spécialistes de l’appareillage médical, ouvriers non qualifiés des travaux publics / du béton. « Les entreprises du bassin de Lons n’ont pas tellement de difficultés car elles ont des solutions alternatives avec l’apprentissage », témoigne François-Xavier Sauvegrain.
Dans le département, 15 conseillers Pôle emploi sont dédiés à la relation personnalisée avec les recruteurs. Ils analysent avec eux les causes des difficultés rencontrées et mobilisent le ou les services adaptés. Plusieurs leviers sont mobilisables par la structure : la recherche active de candidats avec un élargissement du sourcing (en 2022, 84 postes ont ainsi été satisfaits via la méthode de recrutement par simulation) ; la formation des futurs salariés (128 actions de formation préalables au recrutement et 92 préparations opérationnelles à l’emploi) ; l’organisation d’événements #TousMobilisés ; des immersions professionnelles (416).
CITATION
« Les entreprises baissent considérablement leurs exigences. Elles sont prêtes aussi à donner leur chance à des personnes très éloignées de l’emploi. » François-Xavier Sauvegrain, directeur Pôle emploi Lons et Champagnole.