Jean-Philippe Lefèvre qui siégeait au Conseil Economique et Social (CESER) de Bourgogne-Franche-Comté avait rejoint l’assemblée consultative en janvier 2024 à la suite d’une désignation par le Préfet de région. Jean-Philippe Lefèvre appartenait au collège des personnalités qualifiées et avait su, dit-il, “cultiver sa singularité” au sein de l’assemblée.
La perte d’une amie
Suite au décès brutal de son amie Catherine Clerc, ce dernier va devoir rejoindre une autre assemblée, exécutive cette fois, le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté où siégeait Catherine Clerc aux côtés de Jean-Marie Sermier. Une nouvelle mission qui a contraint l’actuel conseiller municipal en charge des politiques culturelles à la Ville de Dole à quitter le CESER.
Ce mercredi 14 mai, c’est devant l’ensemble des conseillers CESER que Jean-Philippe Lefèvre a clos son mandat et fait ses adieux. Contacté à l’issue par notre rédaction, ce dernier appréhende son arrivée au conseil régional avec “beaucoup de modestie” au vu des circonstances. Jean-Philippe Lefèvre perd avant tout une amie : “Revenir dans une assemblée politique après une démission ou une promotion de celle ou de celui qui occupait le siège est une chose, revenir après le décès d’une amie avec qui on a, non seulement milité pendant plus de 30 ans, mais surtout construit les Scènes du Jura, en est une autre.
Je ne trouve de plus bel éloge que les mots de Montaigne après le décès de La
Boétie : Nous étions à moitié de tout, il me semble que je lui dérobe sa part”, a exprimé l’élu à la culture, dans son discours de fin de mandat qu’il a eu la gentillesse de nous transmettre.
Le départ d’un conseiller qui cultivait sa singularité
En arrivant au CESER, Jean-Philippe Lefèvre n’a jamais caché ses convictions, n’hésitant pas à assumer sa sensibilité de droite, parfois avec humour et dérision, jamais à court d’un bon mot dans une assemblée, souvent perçue comme dominée par la gauche. “J’ai souvent cultivé ma singularité dans notre assemblée et je vous remercie de l’avoir accepté comme telle. Je vous remercie d’avoir fait preuve à mon endroit de patience, moi qui en manque tant. Je vous remercie des amitiés improbables nouées. Je vous remercie de m’avoir reconnu tel que je suis sans me connaître vraiment. Mais qu’allez-vous faire sans un alibi de droite qui s’assume pleinement ?”, a-t-il exprimé dans son discours.
Réaction : Élise Moreau “Jean-Philippe Lefèvre nous a apporté un regard venu de l’autre côté de la barrière”
Contactée, la présidente du Conseil Economique et Social (CESER) de Bourgogne-Franche-Comté réagit au départ d’un de ses conseillers : “Jean-Philippe Lefèvre s’est rapidement impliqué dans le fonctionnement du CESER. Avec son expérience d’ancien élu régional, il nous a apporté un regard venu de l’autre côté de la barrière, ce qui était très intéressant pour nous. Jean-Philippe n’a pas hésité longtemps à prendre régulièrement la parole, en étant parfois critique mais toujours constructif. Il était un réel moteur pour notre assemblée. Face aux critiques venues des rangs de la droite sur la légitimité du CESER, il s’est toujours montré lucide en démontrant ce que devait être le CESER. J’espère qu’en rejoignant le conseil régional, il restera attentif aux préconisations de notre assemblée”.
E.S.
