La séance du conseil municipal du mardi 15 avril a essentiellement été marquée par une fissure entre le maire d’Auxonne, Jacques-François Coiquil, et une partie de sa majorité. Un des points à l’ordre du jour portait sur la détermination des délégations données au maire, ce qui a entraîné un vote à bulletins secrets où les 31 délégations ont été votées une à une.
Un scrutin où le premier édile s’est vu privé d’un nombre important de délégations, avec certaines cruciales, comme celle sur les marchés de travaux en cours.
Une décision qui ne surprend pas Jacques-François Coiquil, qui revient sur les origines de cette cassure avec certains des adjoints et conseillers : “Si on reprend l’historique de l’équipe municipale depuis le début du mandat, on a commencé à voir apparaître un petit groupe de conseillers qui se plaignait que le groupe d’adjoints et le maire décidaient de tout. C’était un petit noyau où il y avait des conseillers qui sont à présent partis et d’autres sont toujours là… La réponse qui avait été faite à l’époque par les adjoints était de dire qu’on ne peut pas systématiquement tout transmettre surtout quand il s’agit d’un sujet basique, comme un arrêté de circulation” et d’ajouter “Jusque là les choses restaient soudées et mon premier adjoint, Karim Zouine, y était pour beaucoup”.
“On ne peut pas mélanger le politique et l’administratif ”
Par la suite, les petits désaccords du début se sont transformés en différence de vision sur la gestion de la collectivité. “Les adjoints ont commencé à s’étonner de ne pas être au courant sur des sujets qui font partie des prérogatives du maire, comme le pouvoir de police, le sens unique d’une voie, des choses finalement très simples… Pour moi il y a des choses qui ne sont pas du ressort d’une équipe municipale, il ne faut pas confondre le politique et l’administratif ! Il faut bien séparer les deux et je l’ai dit dès le début du mandat, mais ça n’a pas été compris. Le politique prévoit le projet et son environnement et sa mise en œuvre se fait ensuite par les services en relation avec les entreprises”, précise le maire qui se défend de ne pas rendre compte à ses adjoints des dossiers et regrette que certains adjoints n’ont pas saisi, selon lui, la possibilité d’animer des commissions sur diverses thématiques : “Leur impression de ne pas avoir connaissance des dossiers est principalement due au fait que des commissions ne sont pas mises en place. Ces dernières doivent être animées par les adjoints. Etant donné que certains ne le font pas (pas tous bien sûr !), ils ont l’impression de tout découvrir au conseil municipal, certains de mes adjoints sont aujourd’hui complétement absents sur des sujets centraux pour notre ville”.
On m’a dit que j’avais une gestion “Trumpiste” de la ville
“Lors du dernier conseil, Fabrice Vauchey qui siège dans l’opposition m’a dit que j’avais une gestion autocratique et Trumpiste de la municipalité, alors que, absolument tout est voté en conseil municipal” et de prendre exemple sur le projet piscine : “Il y a 2 ans, j’avais demandé qu’il soit présenté en conseil municipal, estimant qu’il était très structurant pour la ville. J’ai été étonné de voir que personne n’a posé de question, alors que c’était le moment ! Dans ce cas je ne vois pas comment on peut dire que je décide de tout…”, lâche Jacques-François Coiquil, qui a décidé d’être de plus en plus au contact de la population et de prendre le pouls. “Je ressens un soutien des Auxonnais qui commencent à se rendre compte de ce qui se passe, beaucoup m’ont dit : tenez bon ! Une dame qui connaît Auxonne depuis 70 ans m’a dit qu’elle n’avait jamais vu changer la ville à ce point, peut-être que ce dynamisme retrouvé déplaît à certains élus…”
Faire rayonner la ville
“Mon rôle ce n’est pas de me faire briller personnellement, mais de faire briller la ville”, souligne Jacques-François Coiquil, qui voit en 6 ans des avancées majeures : “19 primes à l’accession à la propriété ont pu être faites avec des foyers qui réinvestissent le centre-ville, 250.000 euros d’aide à la rénovation du bâti ont été alloués dans les bâtiments du centre-ville, avec le soutien de l’ANAH”.
“Côté voirie, nous avons également investi et protégé notre patrimoine. Nous avons mis l’accent sur la culture. Mon ambition est qu’Auxonne devienne une référence culturelle de l’Est Côte-d’Or”, déroule le maire qui indique pouvoir compter sur un noyau dur d’une dizaine d’élus à ses cotés. “Je n’hésite pas non plus à taper à toutes les portes pour faire avancer la ville, comme par exemple avec le député de l’époque Rémi Delatte, avec qui on a obtenu une aide de 2 millions dans le cadre du Ségur sur la santé, pour transformer l’hôpital d’Auxonne en hôpital de proximité. C’est aussi ça le rôle d’un maire.”
Pour l’heure, Jacques François Coiquil souhaite se concentrer sur le travail de fond et veut passer le message suivant aux Auxonnais : “Il faut croire en son avenir, continuer à travailler pour créer du logement, de l’emploi et des services de proximité”.
Le maire remarque d’étranges coïncidences de la part de l’opposition dans le calendrier
“Quand vous avez dans l’opposition 4 membres sur 5 qui signent le 18 mars un amendement présenté en conseil municipal pour le retrait des délégations du maire et que quelques jours plus tard, le 5 avril ils annoncent sur les réseaux sociaux “Auxonne Ville d’Avenir 2026.” Et ces derniers ont voulu nous faire croire vouloir sortir au dernier conseil municipal, 10 jours après avoir annoncé cette candidature, de cette situation par le haut en proposant une solution de compromis? Et ainsi se faire passer pour des chevaliers blancs. Pour moi tout cela est cousu de fil blanc et nous avons surtout à faire à une manœuvre politique”, dénonce Jacques-François Coiquil.
Enzo Saad