En ce début d’année, il nous faut faire de la place dans nos Grands Mots et dans les petits aussi. Car sans cesse de nouveaux mots s’introduisent par effraction dans nos dictionnaires et ce train d’enfer nous mène tout droit à l’asphyxie.
Voilà qu’arrivent Réa, télétravail, quatorzaine, cluster, SARS-Cov 2…Et aussi l’obscur wokisme aux définitions multiples ce qui n’est pas bon signe et dont il nous faudra attendre l’extinction pour comprendre où ses usagers voulaient en venir. Un mot à garder malgré tout puisqu’au scrabble en mot-compte-triple il rapporte 108 points ce qui n’est pas à négliger vu les lettres pourries qu’on tire à longueur de temps, quand d’autres ont plus de chance. Ce qui défie les lois des probabilités et provoque régulièrement notre défaite. Assez injuste il faut bien le dire.
Quels mots jeter pour faire de la place ? L’exercice est cruel car les mots sont attachants…
Abandonnons galimatias qui n’a que trop duré. Gourgandine et aussi bigoudis qui furent jadis tellement utiles sont aujourd’hui difficiles à placer dans nos conversations usuelles c’est-à-dire dans nos polémiques du moment.
Galanterie et rapetasser sont vilains comme tout et – je vous le demande ! – à quoi, diable, peuvent-ils encore servir en 2022 ? Il nous faut en faire le deuil. Je serai moins sévère pour galéjade et son proche voisin galipette parfois encore utiles si -naturellement- les circonstances s’y prêtent. Car à contre-emploi, par exemple en titre de chronique, ils détonnent et jettent un froid. Je leur accorde un sursis probatoire et j’y reviendrais dans les prochaines années si un besoin impérieux m’y accule.
Margoulin a son fan-club mais semble bien désuet tant les techniques de la malhonnêteté ont progressé depuis l’usage Internet.