Edito. Ministre

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Je m’amuse de temps en temps à poser des questions qui me semblent complexes à ChatGPT. C’est ainsi que dans la tourmente de la démission de Lecornu avant d’ « ultimes négociations », je lui ai demandé pourquoi les politiques rêvent d’être ministres. « C’est accéder au niveau où les décisions se prennent vraiment. Un député ou un maire peut influencer, mais un ministre agit : il signe les décrets, oriente les budgets, réforme les lois. C’est la différence entre commenter le jeu et tenir la manette. »

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Il a évidemment parlé aussi du prestige, de la notoriété, des avantages… et enfin, du piège du système. « Le système politique lui-même alimente cette ambition. Les partis récompensent la loyauté et la patience par des postes ministériels. Les médias valorisent les entrées au gouvernement comme des trophées. La culture politique française reste très jacobine : le pouvoir, c’est Paris, c’est le ministère. »

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Et pourtant les ministres ne sont que des pions dans un énième gouvernement, qui, plutôt que de diriger le pays, dirigent un agenda surchargé, trois conseillers surmenés et un budget déjà dépensé. Certains rêvent de changer le monde, eux ont leur nom écrit sur une plaque de bureau pour… de moins en moins longtemps.

J’ai le sentiment qu’ils n’ont plus ni le pouvoir ni même le prestige. Le pouvoir au sens de la capacité d’agir, de décider, de contraindre ou de transformer la réalité. Le prestige au sens de l’aura, le respect, l’admiration que ton statut inspire. Il suffit de jeter un œil aux réseaux sociaux. Beaucoup se sentent capables de prendre la place.