C’est un local plein de vie, de sourires et d’âme qui ouvre ses portes chaque mercredi. Les portes d’un lieu encore peu connu, mais installé dans un bâtiment emblématique des Dolois : la Maison des Orphelins. C’est au cœur de ce lieu chargé d’histoire que réside l’association L’Arche en Pays Comtois, une communauté où se tissent chaque jour des liens d’humanité. Et, chaque mercredi, un petit local donnant sur la rue Pasteur s’anime : il s’ouvre au public et devient un café pas comme les autres, un espace de rencontre et de convivialité.
Fondée en 1964 par Jean Vanier, L’Arche est une fédération internationale d’associations dédiée à l’accueil et à l’accompagnement des personnes en situation de handicap mental. Son principe fondateur est simple et profondément humain : vivre ensemble dans la différence, dans une relation fondée sur la réciprocité plutôt que sur le seul accompagnement médico-social.
En Pays Comtois, la communauté locale s’articule autour de trois foyers dynamiques, véritables cœurs battants de cette initiative solidaire. Ces lieux de vie favorisent l’échange, la créativité et la rencontre. Parmi eux, la Maison des Orphelins abrite le siège de l’association et, surtout, ce café-accueil qui, chaque mercredi, prend des airs de petit miracle ordinaire. Car ici, ce sont des personnes en situation de handicap qui tiennent le service, épaulées par des bénévoles.
Un mercredi sous le signe du partage
Lorsque nous poussons la porte, c’est une atmosphère chaleureuse qui nous enveloppe immédiatement. Ouvert depuis mars 2024, le lieu ne désemplit pas. Ce mercredi, c’est Arthur, accompagné de deux bénévoles, Anne-Marie et Blandine, qui est de service.
« À chaque fois, il y a une ou deux personnes en situation de handicap qui font le service. Mais, ils sont toujours accompagnés par un ou deux bénévoles pour l’aider », explique Dominique, responsable des bénévoles de L’Arche.
À la carte, on retrouve tous les essentiels d’un café de quartier : boissons chaudes – thé, café, chocolat –, boissons fraîches, et même des glaces lorsque la saison le permet. Le tout accompagné de gâteaux « confectionnés chaque mardi après-midi lors d’un atelier pâtisserie », précise Dominique.
Le sourire d’Arthur en dit long sur la fierté qu’il ressent : « J’aime bien ce que je fais, même si ça peut être dur de servir », confie-t-il, concentré derrière son comptoir. À ses côtés, Blandine, bénévole depuis deux ans et demi, veille et encourage : « On est là pour les accompagner, ils sont aptes à le faire avec de l’accompagnement ». Avant d’ajouter, dans un sourire : « C’est une action qui les valorise ».
Plus qu’un café, un lieu de rencontre
Chaque mercredi, une vingtaine de personnes en moyenne franchissent la porte du café – « voire plus d’ouvertures pendant les fêtes de Noël », souligne Dominique. Certains viennent par curiosité, d’autres reviennent semaine après semaine, séduits par la chaleur humaine du lieu. Ici, pas de prix fixe : « On donne ce que l’on veut, ça prend la forme de dons », précise la responsable des bénévoles.
Mais au-delà des boissons et des gâteaux, l’enjeu est bien plus grand. Il s’agit d’ouvrir les regards, de créer du lien, de faire tomber les barrières invisibles.
