À dix-huit ans, Himed n’a pas choisi la facilité. Alors que beaucoup hésitent encore entre différentes filières, lui s’apprête à franchir un océan pour rejoindre la commune de Doufelgou 2, dans le cadre d’un service civique porté par la mairie d’Arbois et en partenariat avec l’EPCC Terre de Louis Pasteur, BFC International et la région Bourgogne-Franche-Comté. Depuis le début du mois de septembre, il se prépare avec sérieux, entre formalités administratives, vaccinations, formations civiques et rencontres avec les acteurs du projet.
« Une envie de m’ouvrir à l’international »
Sorti cet été du lycée Friant avec un bac général en poche, spécialités SES et SVT, Himed ressentait le besoin de prendre du recul avant de reprendre ses études. « Je ne voulais pas rentrer directement dans un parcours classique, confie-t-il. J’avais envie de m’ouvrir à l’international, de voyager, de m’engager, vivre une expérience personnelle, mais aussi professionnelle. » Le déclic est venu grâce à la Mission Locale, qui lui a proposé cette mission née de la coopération entre Arbois et Doufelgou 2, en partenariat avec BFC International et la région Bourgogne-Franche-Comté.
L’aventure sera sa première en solo. Certes, il a déjà voyagé avec ses parents au Maroc, en Espagne ou aux Pays-Bas, mais jamais encore il n’avait pris la route seul, pour une aussi longue durée. « Je sais que je vais vivre un choc culturel, peut-être même un choc tout court », sourit-il. Mais l’envie l’emporte sur l’appréhension.
Durant un mois, il s’est préparé sérieusement : formalités administratives, vaccinations, formations civiques à Dijon, et surtout rencontres avec ceux qui portent le projet. Sylvie Morel, directrice de la Maison Pasteur, lui a présenté les ateliers scientifiques sur la fermentation. Des visios avec des élus et techniciens de Doufelgou 2 lui ont déjà permis de nouer les premiers liens. « Je serai surtout en observation, en diagnostic, explique-t-il. Je vais découvrir la production locale, les pratiques de conservation, et j’aimerais aussi contribuer à des projets pour la jeunesse, comme des jumelages entre collèges. »
Son rôle, expliquent ses encadrants -Valérie Depierre, Cathy Bugada, Céline Drouault-Sirin-, sera celui d’un éclaireur. Jeune lui-même, il aura cette facilité à aller vers d’autres jeunes, sur un terrain de foot ou dans une salle de classe. Et surtout, il disposera d’une marge de manœuvre précieuse pour faire émerger des idées nouvelles au fil des rencontres.
Chez lui, la décision a suscité un mélange de fierté et d’inquiétude. Ses parents le savent bien préparé, mais ils mesurent la distance. Himed, lui, se dit confiant : « J’ai hâte de partir. Je suis prêt à m’investir et je sais que cette mission va beaucoup m’apporter ».
En février prochain, il rentrera sans doute « grandi de ce bout de vie au Togo ». Ses projets d’avenir ne sont pas figés : il pensait jusque là à un BTS en économie sociale et familiale, peut-être à une formation d’assistant social. Mais il le reconnaît volontiers : « Cette expérience pourrait tout changer ».