Champagnole : mobilisation pour les urgences

Le comité de soutien des hôpitaux Jura sud estime que leur disparition met en danger quelques 30.000 jurassiens et lance un appel aux élus.

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L'hôpital de Champagnole en grande souffrance. Photo archives.

« Il n’y a plus de SMUR basé à Champagnole, et il n’y a plus de service d’urgences » rappelle t-elle : à la veille de l’été, avec moins de personnel et davantage de touristes, le Dr Michèle Vincent, présidente du Comité de soutien des hôpitaux Jura sud, tire la sonnette d’alarme. Selon elle, seule une EPMU (équipe paramédicale de médecine d’urgence) reste basée à Champagnole, équipage composé d’un ambulancier et d’une infirmière…mais sans médecin et uniquement en journée. Un ersatz de service d’urgence qui ne peut, selon elle, assurer la sécurité d’un bassin de vie de 30.000 jurassiens : tout un secteur « oublié ». A Champagnole, le Dr Vincent constate aussi que « tous les jours, des personnes viennent à l’hôpital pour une urgence » et trouvent porte close. « Le personnel d’accueil subit donc des insultes et des pressions ». Afin de pallier à tout cela, la présidente et le comité de soutien espèrent entre autres une réouverture du SMUR de Champagnole, et en parallèle l’affection de l’EPMU champagnolais à Lons-Le-Saunier (qui fait face à un gros volume d’activité). « Je souhaite également que tous les maires du secteur concerné prennent une délibération pour demander la réouverture du SMUR » poursuit-elle, et que des réunions publiques d’information soient organisées dans certaines communes. Car souvent, les jurassiens ignorent qu’il n’y aura personne pour les prendre en charge en cas de gros pépin…

Annette Bouillon, vice-présidente du comité de soutien, déplore elle aussi la disparition du SMUR de Champagnole, qui desservait un large périmètre de vie, allant de Poligny, Arbois, Salins , Foncine à Nozeroy et tous les villages des plateaux. « Le plus important pour moi, serait que les élus portent plainte contre l’état » en cas de problème avéré. Seule façon selon elle de pouvoir contraindre l’ARS à agir, car un décret de 2022 précise que tout français doit désormais être situé à moins de 30 minutes d’un SMUR. Chose que les SMUR de Morez, Saint-Claude ou Lons-le-Saunier auraient du mal à accomplir : elle cite ainsi l’exemple d’un Jurassien qui est décédé à Thésy (près de Salins) ou d’une petite fille de Monnet-la-Ville dont le pied était passé sous une tondeuse, et qui ont attendu 50 minutes pour voir un équipage SMUR arriver. Trop long…

Le SMUR « systématiquement engagé » 

Contactée par Hebdo 39, la direction de la communauté hospitalière Jura sud, met en avant plusieurs éléments : « Afin de faire face à un manque de médecin urgentiste sur le secteur, et ce malgré des démarches actives pour recruter, la ligne SMUR de Champagnole a dû être suspendue ». D’où le travail sur « une nouvelle organisation…/…pour garantir la sécurité des patients avec les moyens disponibles…/…Ce secteur est couvert par les 5 SMUR limitrophes qui sont Besançon, Dole, Lons, Morez et Pontarlier ». Concernant l’EPMU, « l’équipe est à même de faire un premier bilan tant au niveau de la problématique médicale posée, du contexte (antécédents, traitements, etc…) et des paramètres vitaux du patient. Après un bilan très rapide au médecin régulateur, ils peuvent administrer des thérapeutiques et pratiquer des gestes pour soulager et traiter les patients …/…Dans les situations d’urgence vitale, un médecin urgentiste vient systématiquement en relais et appui des équipes paramédicales, afin de délivrer les soins nécessaires complémentaires ».

Pour terminer, la direction précise que : « L’engagement du SMUR médicalisé le plus proche est systématique en appui de l’équipe paramédicale et n’a jamais été mis en défaut. Aussi, sur toutes les situations d’urgence, la présence d’un médecin a toujours été possible ».