Auxonne. La ville butine les bonnes pratiques et décroche deux abeilles

Pour sa toute première candidature, Auxonne a obtenu le label APIcités avec deux abeilles. Une distinction nationale qui salue une stratégie environnementale désormais au cœur du projet municipal.

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Auxonne La ville primée
Une remise de prix qui avait lieu le 19 novembre. Crédit photo : UNAF.

« C’est une suite logique de tout ce qui a pu être mis en place », résume le maire d’Auxonne, Jacques-François Coiquil. Le 19 novembre, la commune a été distinguée par l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) pour sa politique en faveur des pollinisateurs. Un succès d’autant plus notable qu’il s’agit de sa première participation. « C’est très rare d’obtenir un tel niveau dès la première candidature », souligne l’élu.

Avec 1 876 hectares de zones naturelles et forestières, dont la plus grande forêt communale de Bourgogne, Auxonne revendique son identité rurale. « On tient à la préserver, pour que nature, habitants et pollinisateurs cohabitent harmonieusement », insiste le maire. Le dossier reposait sur cinq volets : gestion durable, biodiversité, agriculture, aménagements urbains et sensibilisation. Une démarche « soutenue depuis plusieurs années et renforcée dès le début du mandat », rappelle-t-il.

Du parking au château : la nature regagne le centre-ville

Prairies fleuries, essences mellifères, haies indigènes : la ville réinvente ses espaces. « À chaque projet d’aménagement, nous intégrons les enjeux liés aux pollinisateurs », explique Nicolas Dumur, directeur des services techniques. Le parking de l’hôtel de ville accueille désormais une prairie fleurie, et même le château s’est doté d’une zone mellifère.

Depuis 2017, Auxonne applique le zéro phyto. « Ce n’est pas du non-entretien, mais un entretien plus durable », insiste le maire face aux herbes parfois jugées envahissantes. Désherbage mécanique, paillage, plantations en pleine terre complètent cette transition écologique. L’éco-pâturage est venu s’y ajouter : six moutons entretiennent aujourd’hui 5 000 m² de prairie. La surface doit s’étendre à d’autres bastions.

La commune a également restauré 27 mares forestières et consolide ses corridors écologiques entre la forêt et la Saône. L’extinction nocturne, 23 heures durant l’hiver, minuit l’été, protège les pollinisateurs nocturnes, mais aussi chouettes, hiboux ou chauves-souris.

Apiculteurs mobilisés et habitants sensibilisés

La dynamique dépasse les services municipaux. Auxonne recense dix apiculteurs amateurs sur le territoire communal. Depuis 2023, il y a même un apiculteur professionnel mosellan qui installe ses ruches dans les acacias du massif des Crochères. Le miel produit sur place a même été vendu lors du Téléthon, symbole d’un partenariat qui valorise le territoire.

Les habitants sont régulièrement sensibilisés aux enjeux environnementaux, notamment via les écoles et les projets participatifs. « La biodiversité, ce n’est pas un monopole de parti, c’est l’humain avant tout », affirme Jacques-François Coiquil, qui voit dans ce label une étape, non une finalité.

Auxonne vise désormais un nouvel objectif : obtenir la quatrième fleur du label Villes et Villages fleuris. Et continuer à faire de la commune un territoire où la nature, plus que jamais, retrouve toute sa place.