Née à Saint-Claude, Maryse Vuillermet découvre très tôt le goût de la lecture à travers ses études et grâce à certains professeurs. Une ouverture sur le monde qui ne l’a pas quittée. Déchirée entre le monde ouvrier et les études universitaires, elle a tenu à témoigner sur les siens. Un grand-père arrivé de la vallée d’Aoste en Italie dans les années 30, qui disparait trois ans plus tard laissant une mère et ses huit enfants.
Témoignage et transmission
C’est en étant désireuse de témoigner et de transmettre ces mémoires d’immigrés, que forte de son histoire familiale, Maryse est confortée dans son envie de devenir écrivaine. “C’est une mission que l’on me chargeait d’exécuter, avec une volonté de m’en sortir, d’aller plus loin”, confie l’autrice. Elle s’accroche et fait de belles études, elle fait d’ailleurs sa thèse sur le monde ouvrier et ses recherches universitaires se portent sur la littérature ouvrière, populaire.
La plupart de ses ouvrages comme “Retour sur les Hautes Combes” ou “Le vain combat” se nourrissent de ce passé et de ce pays frontalier méconnu ou les âmes qui y vivent n’ont pas toujours la vie facile. “Les gens de peu” comme Maryse Vuillermet se plait à appeler ceux ne figurent pas souvent dans les récits et témoignages passés.
Résidant à coté de Lyon, maître de conférence en littérature populaire du XXe siècle à l’université Lyon 1, elle se consacre depuis une vingtaine d’années à l’écriture romanesque.

Une couverture forte qui donne le ton
Souvent, la couverture d’un livre nous incite à le choisir, on la remarque, l’observe, et puis il est d’usage de lire la quatrième de couverture, ou le résumé de l’histoire est sensée donner envie de le lire. Concernant ce roman “Lapiaz”, en choisissant une photo du Haut-Jura sous la neige dans les tons que seule l’hiver peut apporter, l’auteur et sa maison d’édition ont bien transcrit cette atmosphère sombre, mais pas noire, illustrant ainsi parfaitement le récit intérieur.
L’action se situe dans la montagne du Jura en 1977. Un jeune couple s’installe dans une ferme d’estive, dans une combe reculée, le Crêt à la Neuve. La suite ?… Vous la découvrirez en lisant ce passionnant témoignage romancé, ou si peu, d’une vie où étrangers et paysans locaux se côtoient, curieux les uns des autres, autant que remués dans leurs certitudes.
Lapiaz aux éditions Rouergue noir . 280 pages, 21,50 € Librairie Buffet 13 Avenue Jean Jaurès 01100 Oyonnax
Pour info: Lapiaz : Mot d’origine jurassienne. Formation rocheuse karstique de surface dans les roches carbonatées, créée par la dissolution des carbonates sous l’action des eaux de ruissellement chargés en dioxyde de carbone CO2 (eaux de pluie ou fonte des neiges) et sous l’effet de la cryoclastie.



























