Le 30 septembre dernier, les adhérents de l’association Mouchard TGV-TER étaient réunis à la salle des fêtes de Mouchard pour leur assemblée générale. Rappelons que la présidente fondatrice, Evremonde de Saint-Alary, a choisi de passer le relais depuis quelques mois, à Jean-Marie Sermier, président par intérim.
L’association a rappelé d’emblée l’un de ses coups d’éclat : la pétition lancée l’an dernier, forte de 18 600 signatures, témoignage de l’attachement des habitants et usagers à leur gare.
Une gare qui bat des records de fréquentation
Cet attachement se traduit aussi par des chiffres éloquents. La fréquentation de la gare ne cesse de croître depuis 2020, atteignant 186 902 voyageurs en 2024, soit une hausse de 34,4 % sur dix ans. Mouchard est ainsi la troisième gare du département, derrière Lons-le-Saunier et Dole. Rapporté à sa population, le ratio impressionne : 170 voyages par habitant.
Autre motif de satisfaction, l’arrêt TGV de Mouchard n’est pas menacé. Une rencontre, le 9 juillet dernier, avec le directeur de Lyria, Vincent Delingher, en présence de plusieurs élus, a permis de clarifier les enjeux. Si la réservation rapide des Dijonnais pèse sur la disponibilité, Lyria s’est engagée à étudier des quotas spécifiques pour les départs de Mouchard. Un signe d’ouverture qui a rassuré l’assemblée.
Le maillon faible des liaisons TER
Mais l’horizon n’est pas exempt d’ombres. Les liaisons TER demeurent la grande faiblesse. Si l’axe direct Mouchard-Paris reste une vitrine précieuse, il ne masque pas la carence des correspondances. Aujourd’hui, seules quatre liaisons TER relient Mouchard à Dole — dont une en autocar — sans garantir de correspondance efficace avec les TGV. À l’inverse, 17 liaisons quotidiennes partent vers Besançon, mais pour un temps de trajet vers Paris rallongé à plus de trois heures, contre 2 h 15 pour un direct. Faute de liaisons fiables, de nombreux usagers préfèrent se rendre directement à Dijon ou Dole.
La question est éminemment politique
La compétence des TER appartient à la Région, et les échanges avec l’ancien vice-président aux transports, Michel Neugnot, ont laissé un goût d’inachevé. Le récent changement à la tête de l’exécutif régional laisse espérer un dialogue renouvelé : l’association entend rapidement solliciter une rencontre avec le nouveau président du conseil régional.
La soirée s’est conclue sur une note festive et symbolique : le dixième anniversaire de l’association, célébré par les bougies soufflées en commun. Dix ans d’engagement, de batailles menées et d’avancées obtenues. Dix ans qui prouvent que la mobilisation des usagers, quand elle est collective et déterminée, peut infléchir le cours des décisions ferroviaires.