Jura. « Nous sommes heureux, nous avons de la vendange »

A l’occasion de la réunion pré-vendanges, les signaux étaient au vert, mais les vignerons vont devoir rester vigilants comme toujours. Les professionnels entrent dans une période à la fois importante et excitante.

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« Ce millésime a été climatiquement impacté par un fort événement pluvieux, des périodes de canicule, pour certain des tempêtes avec épisodes de grêle localement, mais comparativement aux vignobles du sud et notamment des Corbières, nous sommes heureux, nous avons de la vendange », a introduit Valérie Closset, présidente de la Société de Viticulture du Jura, à l’occasion de la réunion pré-vendanges, précoce mais qui va permettre d’amener un maximum d’informations aux vignerons.

Aglaé Gander, salariée à la SVJ, a d’abord présenté le bilan sanitaire de la saison. Les températures ont été clémentes et proches des normales. Il y a eu des périodes de fortes chaleurs et assez peu de pluie sauf sur le secteur d’Arbois. Un épisode de grêle a impacté les vignes entre Brainans et Salins-les-Bains. « Sur ces parcelles, suivant la météo, il faudra faire attention au pourrissement. »

Constat étonnant, les professionnels ont bénéficié d’une faible pression sur le mildiou et l’oïdium. Si le botrytis est plus présent sur les parcelles grêlées, la fréquence maximum est de 8 %. Les pourritures acides étaient très rares lors de la réunion du 18 août, mais comme il y a beaucoup d’insectes cette année, il fallait surveiller. La SVJ a relevé également assez peu de symptômes de jaunisses : « Ce sera le bon moment pour assainir le vignoble ».

Antoine Zbyrko a ensuite présenté les contrôles maturité réalisés sur 21 vignes par le Laboratoire départemental d’analyses (LDA). « Nous nous rapprochons des millésimes 2018, 2020, 2022. Les vignes de pinot noir sont les plus avancées. Les pluies peuvent changer les choses et ralentir la maturité. » D’un point de vue d’acidité, les résultats sont corrects. Les teneurs en azote ne s’améliorent pas, tous les cépages sont carencés sauf le pinot noir.

Bénigne Lalarme d’Oenojura a comme chaque année distillé ses conseils pour le millésime, rappelant que « la détermination de la date de récolte est essentielle ».

Attention à la main d’oeuvre

Enfin, les professionnels ont été invités à faire attention à leur main d’œuvre. Anne-Line Tonnaire, de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP), a invité les chefs d’entreprise à anticiper les risques en cas de fortes chaleurs en multipliant les pauses à l’ombre, avec de l’eau, en repérant les coups de chaleur. Elle les a sensibilisés aux prix anormalement bas de prestaires de services et au risque que des travailleurs de l’Europe de l’Est ramènent la peste porcine en France.

La MSA a mis en avant la recrudescence de la fraude identitaire et des prestataires de services pas à jour de cotisations. « Nous ferons des contrôles dans les vignes et après les vendanges aussi ! »

Les gendarmes, eux, seront dans les vignes pour prévenir les vols de raisins sur pied que le Jura avait connus en 2023. Entre autres…