Jura. Menaces sur la santé : Mutualité Française Jura réagit

Le président, Jacques Seguin, s’inquiète de la possible augmentation de la taxe de solidarité sur les complémentaires santé, de l’annulation de l’exonération de la taxe d’apprentissage et de la diminution des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie.

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L'éuipe Mutualité Française Jura
Mutualité Française Jura a souhaité réagir car elle fait partie des secteurs touchés par le plan d'austérité du gouvernement.

Qu’est-ce que Mutualité Française Jura ?

C’est une entreprise privée à but non lucratif de l’Economie Sociale et Solidaire. La mission de ses 300 salariés est de contribuer à une société plus juste et plus inclusive par le développement de solutions pour la santé et le bien-être mental, physique et social, pour tous.

Mutualité Française Jura s’engage pour favoriser l’accès aux soins pour tous et proposer une offre de qualité à des tarifs maitrisés. L’accessibilité géographique, l’accessibilité de l’offre de soins, l’accessibilité financière et l’accessibilité sociale sont ses leviers pour accompagner tous les publics de la vie de la petite enfance au grand âge.

Ses activités s’articulent autour de trois pôles : la santé, le médico-social et les biens médicaux. Ses 37 établissements de soins et d’accompagnement sont implantés principalement dans le Jura et le Doubs.

Vous vous inquiétez de la possible augmentation de la taxe de solidarité sur les complémentaires santé. De quoi est-il question ?

Cette taxe représente déjà l’équivalent de deux mois de cotisations par an sur les contrats de complémentaire santé. Le taux de prélèvement fiscal sur ces contrats est passé de 1,75 % à 14,1 % en 25 ans. Le gouvernement envisageait de l’augmenter de 2 points dans la perspective de récupérer 1 milliard d’euros. Ce ne serait plus d’actualité, il y aurait une taxe exceptionnelle, mais ça ne changera rien sur les conséquences. Cela réduira le pouvoir d’achat des ménages. Les plus fragiles renonceront aux soins. Nous savons qu’il y a déjà des populations qui n’accèdent plus à des complémentaires santé : des jeunes, des jeunes actifs, des chômeurs, des retraités. Cela conduirait également à un affaiblissement du modèle solidaire des complémentaires santé, qui repose sur une mutualisation entre générations et états de santé.

Quelles sont les autres problématiques que vous rencontrez ?

Les élus viennent de voter la suppression de l’exonération de la taxe d’apprentissage pour les structures mutualistes. Cela représente 75 000 € par an qu’il faut que nous trouvions. Nous avons une vingtaine d’apprentis.

Et pour la diminution des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie ?

Depuis le 1er avril, une réforme modifie le calcul des indemnités journalières de la Sécurité sociale (IJSS) en cas d’arrêt maladie. Le plafond de revenus pris en compte pour leur calcul est abaissé de 1,8 fois le Smic à 1,4. L’indemnité journalière maximale passe de 53,31 à 41,47 euros bruts.

Cette réforme impacte principalement les salariés dont le salaire brut mensuel dépasse 2 522,52 €. Pour ces salariés, l’indemnité journalière versée par la Sécurité sociale sera réduite, ce qui peut entrainer une perte de revenu significative en cas d’arrêt maladie.

Les employeurs, notamment ceux ayant des obligations de maintien de salaire, devront compenser la baisse des IJSS. Cela pourrait entraîner une augmentation des charges pour les entreprises, en particulier si elles ont souscrit des contrats de prévoyance pour couvrir ces indemnités.

Vous avez voulu prévenir les Jurassiens par notre biais. Quelles sont vos prochaines actions ?

Nous allons solliciter les parlementaires pour échanger ensemble et nous rencontrons le conseil départemental ce lundi 19 mai.