Fin 2021, le Jura compte près de 100 000 emplois. L’emploi salarié privé progresse depuis dix ans, après un recul au début des années 2000. Avec 67 300 emplois, il a retrouvé son niveau de 2007. La grande majorité de ces salariés relève du secteur privé marchand non agricole. Très présentes, la chimie et les industries agroalimentaires (IAA) sont en croissance. D’autres secteurs emblématiques du département, comme le travail du bois, la plasturgie ou la lunetterie, conservent leur importance.
Par ailleurs, de 2017 à 2021, l’emploi agricole a progressé pour s’établir à un effectif de 4 000. Ce secteur est marqué par une concentration des exploitations agricoles, mais aussi par des évolutions d’organisation, donnant plus de place au salariat. Ainsi, dans le Jura, les pertes d’emploi non salarié sont plus que compensées par la hausse de l’emploi salarié. Ce dernier représente 35 % des emplois, soit 5 points de plus en quatre ans.
L’emploi baisse légèrement dans le secteur non marchand, dans la sphère publique principalement, qui représente un emploi sur cinq. Cette part d’emploi public est plus forte dans l’intercommunalité de Lons Agglomération. Elle est proche de la moyenne départementale dans celle du Grand Dole où l’économie est plus diversifiée.
De petits établissements avec une productivité élevée
Fin 2021, le secteur privé marchand non agricole emploie 56 000 personnes. Les 15 plus grands établissements concentrent 10 % des salariés : Inovyn, Solvay, V33, Colruyt Retail France, Abrapa, Fromagerie Bel (Dole), Société Fromagère de Lons-le-Saunier, SKF Aerospace, C&K Components, Fromagerie Bel (Lons-le-Saunier), AGC Alliance Comtoise (Cerfrance), Plastivaloire, Signaux Girod, Super U, JB Tecnics.
Par ailleurs, les 6 400 établissements jurassiens génèrent 3,4 milliards d’euros de valeur ajoutée en 2021, soit 60 300 euros par salarié. Globalement, cette productivité apparente du travail est légèrement supérieure à celle de la région. C’est plus particulièrement le cas dans les IAA et l’optique, deux secteurs où le Jura dispose de savoir-faire reconnus.
Un tiers des établissements dépend d’un groupe. Ils concentrent 65 % de l’emploi salarié, quatre points de moins qu’au niveau régional. Néanmoins, les groupes étrangers sont un peu plus implantés dans le département. Ainsi, près d’un emploi sur huit est lié à une multinationale étrangère, surtout dans l’industrie.
Une dynamique économique portée par les PME
Entre 2017 et 2021, les microentreprises ou petites et moyennes entreprises (PME) sont les plus dynamiques. Sur cette période, elles sont à l’origine de 75 % des créations d’emploi, alors qu’elles ne représentent que 60 % des salariés. Bien implantées localement, ces structures dégagent plus de richesse que les entreprises de taille intermédiaire. En particulier, les entreprises artisanales du Jura ont la productivité du travail la plus élevée de la région, en raison de leurs savoir-faire et d’un niveau de vie plus élevé de la population.
Seuls 14 % des salariés dépendent d’une grande entreprise, que son siège soit dans le Jura ou non. Cette part est proche de 40 % dans les IAA, en lien avec les établissements du groupe Bel à Dole et Lons-le-Saunier. Il en va de même dans le transport-entreposage avec la présence de la Poste, de la SNCF et de grands entrepôts, comme celui du groupe Intermarché à Rochefort-sur-Nenon.
Au sein des établissements pérennes entre 2017 et 2021, l’emploi salarié progresse plus rapidement dans le Jura que dans la région, +3,3 % contre +2,0 %. Les deux tiers des gains d’effectifs se concentrent dans les services aux entreprises, en raison de l’externalisation de nombreux métiers, et dans le transport-entreposage. La santé, la construction et le commerce connaissent également des évolutions favorables. Dans l’industrie, les effectifs augmentent dans deux secteurs emblématiques du Jura, les IAA, dont près de la moitié des emplois concerne la filière lait, et la chimie.
L’industrie du travail du bois, qui repose sur un tissu d’entreprises artisanales, maintient ses effectifs entre 2017 et 2021. La plasturgie, en lien avec la Plastic Valley, la métallurgie, les autres industries ainsi que de nombreux petits secteurs industriels traditionnels du Jura, enregistrent des destructions importantes d’emploi, souvent supérieures à 10 %. Ces secteurs souffrent de la concurrence internationale.