Depuis 75 ans, l’ADMR du Jura œuvre pour l’accompagnement des personnes âgées, en situation de handicap ou fragilisées. Avec 29 associations locales (20 SAAD et 9 SSIAD), 580 salariés et 225 bénévoles actifs, elle répond aux besoins de 5 400 personnes aidées.
Après une rencontre en septembre, Thomas Scrive, directeur de la Fédération ADMR du Jura, et Véronique Gibaud, présidente de la Fédération ADMR du Jura, ont donné rendez-vous à Gérôme Fassenet, président du Conseil départemental, Jean-François Bauvois, directeur de cabinet du Conseil départemental, et Florence Maupoil, vice-présidente du Conseil départemental, pour faire le point sur les défis et les projets du premier réseau d’aide à domicile du Jura. Étaient également présents des représentants de l’ADMR, des aides à domicile, des bénévoles et des assistantes techniques.
L’innovation au service de la formation
Parmi les initiatives phares présentées lors de cette rencontre, l’appartement pédagogique a retenu l’attention. Ce lieu, conforme aux normes professionnelles, est conçu pour accueillir des sessions de formation destinées aux aides à domicile, leur permettant d’acquérir des compétences essentielles tout en améliorant leurs conditions de travail. Laurine, une aide à domicile récemment formée, a témoigné :
« Ces formations sont importantes pour apprendre à travailler dans de bonnes conditions, tant pour nous que pour les personnes que nous aidons. »
Gérôme Fassenet a salué cette initiative et a souligné qu’« un investissement de quelques milliers d’euros avec l’aide, par exemple, de Soliha dans l’adaptation du domicile peut considérablement améliorer la vie quotidienne et retarder l’entrée en établissement. »
Une table ronde a permis d’aborder les enjeux cruciaux du secteur, notamment le recrutement et la fidélisation des collaborateurs. Thomas Scrive a souligné que, malgré un contexte national marqué par une extrême fragilité des acteurs du secteur, l’ADMR conserve sa force grâce à une organisation mutualisée. « Cette mutualisation garantit à la fois une capacité opérationnelle, une proximité géographique et un lien humain essentiel avec les bénéficiaires », a-t-il déclaré.
Véronique Gibaud a également rappelé les défis majeurs : « Le recrutement, les enjeux financiers et les faibles marges de manœuvre sur les prix de vente sont des défis permanents. » Ces difficultés n’empêchent pas l’ADMR de s’adapter, « grâce à l’engagement d’un noyau dur de professionnels et de bénévoles mobilisés », comme l’a souligné Thomas Scrive.
Les intervenants de l’ADMR en première ligne
Florence Maupoil, ancienne présidente de la Fédération ADMR de Côte-d’Or, a rappelé : « Ce n’est pas un métier facile. Il faut être dans un certain état d’esprit, car c’est une entrée dans la vie privée de la personne aidée. Le maintien à domicile passe aussi par le bien-être de la personne. » Parmi les intervenants, Sophie Dalle, assistante technique SAAD de Lons-le-Saunier, a confié : « Ce n’est pas toujours facile, mais nous avons une bonne équipe qui fonctionne bien. Ma plus grande frustration est de ne pas pouvoir répondre à toutes les demandes. » Cécile Varchon, aide à domicile SAAD à Lons-le-Saunier, a ajouté : « C’est un métier qui demande de la polyvalence, dans lequel on accompagne les personnes dans ce qu’elles ne peuvent plus faire. »
Le renouvellement de la flotte automobile, prévu pour début décembre permettra ainsi de faciliter les conditions de travail des collaborateurs, dont les déplacements sont nombreux.
Vers un accompagnement optimal
Malgré les difficultés, l’ADMR du Jura continue d’innover. Outre l’appartement pédagogique, des projets comme les services d’autonomie à domicile ou l’habitat partagé visent à répondre aux besoins croissants des bénéficiaires. Ces initiatives s’accompagnent d’un engagement fort en matière de prévention, avec des actions comme les ateliers Bons Jours, qui favorisent le maintien à domicile dans des conditions optimales.
Cette première rencontre officielle illustre la volonté commune de l’ADMR et du Conseil départemental d’agir ensemble pour garantir à chaque Jurassien une vie digne, autonome et adaptée à ses besoins. Pour Gérôme Fassenet, « Il est important d’entendre les difficultés de l’ADMR, car bien vivre le plus longtemps chez soi est une priorité. »
B.B