Édito. Beaucoup de bruit pour (presque) rien

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Depuis plus de trois mois maintenant, que l’on attendait un nouveau commandant de bord à la barre du Titanic France, on espérait un peu mieux du discours de politique générale de notre nouveau Premier ministre, que de lénifiantes déclarations d’intentions quant à la situation gravissime dans laquelle notre pays se retrouve désormais plongé.
Car pour « retrouver des chemins de vie désirés et non subis » (quel idéalisme Michel, j’en étais presque ému !) et redresser la barre des 3228 milliards de dette nationale, il va en falloir bien davantage que de proposer une journée nationale de consultation citoyenne dans chaque mairie ou de promettre « l’écoute, le dialogue et le sens du compromis ».
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir justement pointé du doigt, au cours de son allocution, la baisse générale du niveau de vie des Français (enfin, pas tous…), l’accès aux services publics qui devient un parcours du combattant à chaque démarche administrative qu’il faut accomplir, et toutes ces carences d’effectifs et de moyens qui s’accumulent mois après mois, année après année dans les secteurs de l’éducation, de la sécurité ou de la santé. Entre autres.
D’ailleurs parlons-en de la santé… La santé mentale sera notre « grande cause nationale 2025 », plus d’un Français sur 5 étant touché par une pathologie psychologique. La lumière viendrait-elle enfin de s’allumer à Matignon ?
Hélas, ce triste tableau (clinique), n’est que la conséquence des causes préalablement évoquées. Auxquelles aucun gouvernement n’a su ou souhaité pleinement s’attaquer, même le précédent, qui a pourtant réussi à creuser le déficit à plus de 6% du PIB !
La paupérisation, les clivages sociétaux, les conflits permanents, l’isolement, la solitude…
Tout cela conduit indubitablement au désespoir, à l’angoisse, puis à la révolte, parfois à l’insurrection, voire à la déraison (prolongement légitime, car anthropologiquement liée à notre instinct de survie) face à l’injustice sociale et aux abus de pouvoir en tous genres.
Sinon, puisqu’il faut « dépenser mieux », pourquoi ne pas commencer par supprimer toutes les institutions ou comités plus ou moins obscurs, où sont habituellement recasés les petits copains qui n’ont pas été réélus, à qui il convient de prolonger le fastueux train de vie ?
Voilà des économies substantielles !
Je n’ai ni la place ni le temps de les citer ici, mais c’est promis, si jamais on me la demande, la liste des organismes inutiles et de leurs responsables grassement rémunérés est à disposition…
En attendant, bonne chance à notre nouveau Premier ministre pour ce difficile démarrage en côte.
Car comme le disait son prédécesseur Jean-Pierre Raffarin, il y a plus de 20 ans déjà : « Notre route est droite, mais la pente est forte. »
Comme quoi, ce fâcheux problème français, de ne jamais régler réellement les vrais problèmes par manque de courage ou d’intérêt électoraliste, ne date pas d’hier…