C’est une église remarquable. Bâtie au XIIe siècle pour accueillir une relique de saint Christophe, elle fut, en 1840, le premier édifice classé aux monuments historiques dans le Jura. Une église qui illustre la transition entre l’architecture romane et l’architecture gothique, source probable du choix de Prosper Mérimée (1803-1870).
Lieu d’un pèlerinage insoupçonné
« On est toujours impressionné par les proportions de l’église », note le conférencier. Difficile de passer devant sans la remarquer ! Mais derrière ses allures monumentales, cette église cache des secrets insoupçonnés. « Elle abrita un pèlerinage où on amenait les gens qui avaient des handicaps physiques et mentaux. On les confiait à saint Christophe. » 64 petites figures sculptées, que l’on appelle Babouins, et qui dateraient de la fin du XIIe siècle et/ou du début du XIIIe siècle, rappellent ce passé. « À l’origine, elles étaient peut-être à l’extérieur de l’église », poursuit-il. Ce pèlerinage fut interdit en 1578 par le parlement de Dole. « Néanmoins, il dura jusqu’à la Révolution française », remarque Christophe Maire, avant d’ajouter qu’autrefois, en lien avec certaines maladies, « on pensait que le diable était mêlé à tout ça ! ». Par conséquent, des séances d’exorcisme eurent lieu dans cette église.
Valoriser ce patrimoine pour le préserver
Une église abritant également un beau mobilier de la fin du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle, dont une des plus belles chaires du département. Lors d’une visite, il est aisé de remarquer que l’église se dégrade : des fissures étant présentes. « On espère la faire restaurer », confie le conférencier. D’autant plus que des fresques anciennes ont été détectées sous les enduits : de belles découvertes à venir ?
Dans l’intervalle, l’église reste accessible dans le respect du lieu et Christophe Maire animera de nouvelles visites guidées pour les Journées européennes du patrimoine. Avis aux amateurs !