Maisons Familiales Rurales : la voie de la réussite

Leurs équipes pédagogiques aident les jeunes à « se sentir bien dans leurs baskets » et à trouver une orientation professionnelle qui leur permette de s’épanouir.

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A l’école, les élèves exploitent avec leur moniteur le travail qu'ils ont fait en milieu professionnel.

Le Jura compte trois Maisons Familiales Rurales (MFR) : à Amange, Blègny (vers Salins-les-Bains) et Doucier. Elles proposent des formations initiales pour les jeunes à partir de la 4e et jusqu’au bac pro. « Les élèves ont le choix entre deux statuts, présente le directeur de la MFR de Doucier, Dominique Tissier. Soit la voie scolaire en alternance, soit l’apprentissage. » Des formations professionnelles pour adultes sont également dispensées. Suivant les formations, les élèves conventionnent avec le ministère de l’agriculture ou le conseil régional.

20 semaines en stage

« Nos trois MFR accueillent des 4e/3e par alternance avec une variété de supports professionnels », poursuit Dominique Tissier. Les élèves sont présents durant seize semaines à l’école et vingt en stage. Pour les formations professionnelles, les supports sont bien identifiés. Plusieurs voies sont possibles : bac pro services aux personnes et animation dans les territoires (Sapat), bac pro conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA) et des CAP : métiers de l’agriculture, entretien de matériels d’espaces verts, petite enfance, vente et service en milieu rural…

Les MFR ont cinq particularités. Tout d’abord elles ont un statut associatif. « La famille de l’élève doit adhérer. Cela crée des liens particuliers entre les familles et l’établissement. » Les responsables des MFR considèrent que, à travers la formation, un processus d’accompagnement s’engage, permettant une collaboration entre l’équipe pédagogique, les parents et les professionnels qui accueillent les jeunes en stage.

« Une communication permanente s’établit entre tous les partenaires à travers des rencontres (réunions de parents, visites aux maîtres de stage) et par le biais des carnets de liaison renseignés par les parents, l’équipe pédagogique et les maîtres de stage », développe Dominique Tissier.

L’année scolaire comprend deux semestres. Le bulletin scolaire, établi en fin de semestre, est remis à l’occasion d’une réunion de parents. Un bilan est fait. « L’orientation en fin de 3e requiert une collaboration plus approfondie. C’est une année charnière : les élèves doivent obtenir leur brevet et réussir leur orientation. »

Ensuite, ce qui fait leur singularité, c’est la pédagogie de l’alternance. L’école exploite le travail de l’élève en milieu professionnel.

L’internat, vivement conseillé, permet d’apprendre à vivre ensemble. « Pour vivre ensemble, en harmonie, il faut du respect, de la tolérance, accepter la différence. Je veux faire des adultes responsables et respectés. »

Les jeunes ont un accompagnement personnalisé. « Nous voulons des jeunes bien dans leurs baskets. S’ils le sont, alors ils ont envie d’apprendre et de se projeter. »

Enfin, les MFR travaillent avec et pour le territoire. « Avec car nous travaillons avec des professionnels en proximité et nous sommes consommateurs de biens et de services. Pour, car nous sommes à l’écoute des besoins du territoire en termes de formations. » Si elles ne sont pas pourvues, les MFR travaillent sur un projet ou les rattachent à de l’existant en créant des modules spéciaux.

« Je pars du principe que chaque jeune a des talents. » Les chiffres démontrent que les moniteurs des MFR savent les dénicher puisque 98 % des élèves s’intègrent professionnellement à l’issue de leur cursus.